Contre-Danse

Air d’une sorte de danse du même nom, qui s’exécute à quatre, à six et à huit personnes, et qu’on danse ordinairement dans les bals après les menuets, comme étant plus gaie et occupant plus de monde. Les airs des contredanses sont le plus souvent à deux temps : ils doivent être bien cadencés, brillants et gais, et avoir cependant beaucoup de simplicité ; car, comme ou les reprend très souvent, ils deviendront insupportables s’ils étaient chargés. En tout genre les choses les plus simples sont celles dont on se lasse le moins.
Dictionnaire de musique, J.-J. Rousseau, 1767

Nom féminin Danse importée d’Angleterre en France au XVIIe siècle et dont le titre, inexactement traduit dans notre langue, était country dance, littér. Danse de campagne, de village, danse paysans. Mentionnée en Grande-Bretagne dès le XVIe siècle, elle présentait cette particularité de ne pas se composer d’un seul air ni d’un seul genre de pas, mais de comprendre plusieurs mélodies et plusieurs figures. Les titres qui lui étaient donnés indiquent qu’elle se dansait sur des chansons. Willian Byrd (mort en 1623) arrangea pour la virginale quelques airs de contry dances. Les mentions qui sont faites de semblables mélodies montrent que, depuis les règnes des reines Élisabeth et Mary, ce genre de danse avait pénétré dans les plaisirs de la société polie. Deux « maîtres à danser » français, Isaac, puis André Lorin, revenant de Londres, l’introduisirent presque simultanément, en 1684, à la cour de Louis XIV ; on a du second manuscrit offert au roi, où des airs anglais sont accompagnés de figurines explicatives peintes à la gouache. Les Suites de danses pour les bals du roi, publiées à Paris chez Ballard, en 1699, contiennent 17 « Contredanses anglaises ». Ces faits corrigent l’assertion, souvent répétée, selon laquelle la Contredanse n’aurait pénétré en France que sous la régence. Elle y était acclimatée à cette époque, et l’on avait coutume de la danser sur des airs d’opéra. Une des Contredanse célèbres au XVIIIe siècle, la Furstenberg, se dansait sur un motif de L’Europe galante, de Campra (1697). Des recueils de Contredanse furent publiés par Feuillet (1706), Dezais (1712), Leclerc (1750), etc. Mozart n’a pas dédaigné d’écrire plusieurs séries de Contredanse pour les bals de Salzbourg et de Vienne ; chacune ne comporte qu’un seul morceau de 16, 24 ou 32 mesures à 2/4. Au cours du XIXe siècle, la Contredanse s’agrandit ; on perdit de vue son origine et son étymologie anglaises pour l’interpréter comme une série de pas exécutés par des groupes opposés, de chacun quatre danseurs, ou quadrilles dont le nom prévalut pour désigner la danse elle-même. (Voyez Quadrille.)
Dictionnaire de musique, Michel Brenet, 1926


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