Comité

Lors de la formation des théâtres en France, tous étaient régis par des sociétés de comédiens, qui se réunissaient par des sociétés de comédiens, qui se réunissaient pour exercer leur profession et géraient eux-mêmes leurs entreprises. Peu à peu, des entrepreneurs particuliers se substituèrent à ces sociétés, se chargeant à leurs risques et périls de la direction des théâtres. A Paris, les deux dernières sociétés de comédiens qui subsistèrent furent celles de la Comédie-Italienne, devenue l’Opéra-Comique, qui fut dissoute aux environs de 1830, et de la Comédie-Française. Cette dernière est la seule qui existe aujourd’hui.
Dans ces sociétés, tous les associés ne prenaient pas part à l’administration générale du théâtre ; c’est-à-dire que si tous avaient leur place et leur vote dans les assemblées générales, la conduite journalière des affaires était déléguée par eux à un comité pris dans leur sein et qui administrait au nom de tous. C’est ainsi que cela se passe encore de nos jours à la Comédie-Française, et l’on pourra se faire une idée des fonctions confiées au comité de ce théâtre, par la façon dont ces fonctions étaient réglées, au dernier siècle ; à la Comédie-Française, placée sous la surveillance de l’autorité supérieure ; or, voici comment, dans le Règlement pour les Comédiens-Italiens ordinaires du Roi établi en 1781 par le maréchal duc de Richelieu, gentilhomme de la chambre, se trouvait institué le comité de la Société :
Pour nous mettre à portée de connaître les abus qui pourraient se glisser dans l’administration et police intérieure de la Société, nous ordonnons que la Société de la Comédie Italienne sera régie et administrée, dans son intérieur, par un Comité permanent, qui sera composé de onze comédiens, y compris le semainier perpétuel et le premier des deux autres semainiers en exercice. Voulons qu’à l’instar de ce qui a été établi par Sa Majesté pour les Comédiens Français, au Comité seul appartienne le droit de faire le projet de répertoire ; de régler le temps où les pièces doivent être mises à l’étude ; d’entendre le rapport des semainiers, relativement à la police de la Société, et de prononcer sur leur rapport ce qu’il appartiendra ; de juger et réprimer tout ce qui pourrait être contraire au bon ordre, et de proposer, relativement à ce que dessus, les amendes qu’il jugera nécessaires ; d’examiner les sujets qui se présenteront pour débuter, de s’informer de leur conduite, et d’en donner son avis aux supérieurs, qui prononceront définitivement sur leur renvoi ou admission ; de chercher à concilier les difficultés, s’il s’en élève, au sujet des comptes ; de donner chaque année, huit jours avant la clôture du théâtre, son avis sur la distribution des fonds du séquestre, dont il présentera un rôle aux supérieurs, pour être par eux approuvé ou réformé, s’il y a lieu ; de faire les marchés, d’arrêter les comptes, de vérifier la caisse, d’ordonner les dépenses journalières, ordinaires et extraordinaires ; d’inspecter, juger et ordonner dans toutes les parties du spectacle ; de juger et ordonner dans toutes les parties du spectacle ; de juger les différents qui pourraient survenir entre les comédiens, ainsi que les contestations des directeurs et acteurs de province ; de notifier, soit aux comédiens ou autres personnes intéressées, les ordres qui leur seront adressés par les supérieurs ; de veiller à ce que les compliments de clôture et de rentée ne renferment rien que de convenable ; en un mot, de régler toutes les affaires de la Comédie, générales ou particulières, de quelque nature qu’elles soient, notre intention étant que ledit Comité, assisté des Conseils ordinaires de la Comédie, soit désormais le représentant et le gérant de ladite Société, excepté le seul cas où il s’agirait d’aliéner ses immeubles, ou de les engager par des emprunts, ce qui ne pourrait être fait que dans une assemblée générale. Permettons néanmoins au dit Comité d’assembler toute Société, quand il le jugera utile et convenable, après avoir obtenu notre agrément à ce sujet, auquel cas les délibérations seront prises dans l’assemblée générale, en la manière accoutumée et à la pluralité des voix.
En tenant compte de la différence des temps on voit ce que peut être et ce qu’est, aujourd’hui encore, le rôle d’un comité dans une société de comédiens.
Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d'Arthur Pougin, 1885.


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