Comiques (Emploi des)

Emploi des Comiques

Lorsqu’on dit d’un acteur qu’il joue les comiques, c’est-à-dire les rôles comiques, cet emploi n’a pas besoin d’être autrement caractérisé, le mot étant suffisamment expressif de sa nature. On doit cependant observer que l’emploi dit des comiques, bien qu’il se subdivise lui-même en premiers comiques et en seconds comiques, ne comporte pas tous les rôles comiques du genre masculin, et que cette catégorie très nombreuse de rôles amène plusieurs distinctions. Les comiques proprement dits ne comprennent que des rôles amène plusieurs distinctions. Les comiques proprement dits ne comprennent que des rôles sinon toujours jeunes, du moins alertes et vifs ; les rôles marqués, c’est-à-dire représentant des personnages plus ou moins âgés, forment une classe à part, comprenant elle-même plusieurs subdivisions, telles que financiers, grimes, pères nobles (Voyez ces mots). Nous nous en tiendrons ici aux comiques proprement dits.
Dans le répertoire classique, l’emploi des premiers comiques comprenait d’abord tous les rôles appartenant à ce qu’on appelait d’après leur costume, la grande livrée (Voy. Livrée), et dont les type caractéristiques sont Sganarelle du Festin de Pierre, Mascarille de l’Étourdi, Pasquin du Dissipateur, Hector du Joueur, Labranche de Crispin rival de son maître, etc. Parmi les autres rôles de premiers comiques, on distinguait surtout Sganarelle du Médecin malgré lui Gros-René du Dépit amoureux, Scapin des Fourberies de Scapin, Crispin du Légataire universel, puis Figaro dans les deux chefs d’œuvres de Beaumarchais, Frontin de Turcaret, Pathelin, de l’Avocat Pathelin, Scapin des Jeux de l’amour et du hasard, l’Intimité des Plaideurs, etc. Dans le répertoire moderne, on compte parmi les premiers comiques Dubouly des Demoiselles de Saint-Cyr, Oscar dans Oscar ou le Mari qui trompe sa femme, Giboyer dans les Effrontés.
Au nombre des seconds comiques du grand répertoire, il faut classer les rôles de la petite livrée, tels que Covielle du Bourgeois gentilhomme, l’Olive de la Fausse Agnès, la Flèche de l’Avare, le marquis du Joueur, l’Olive de Guerre ouverte, puis Mascarille du dépit amoureux, Lubin des Fausses Confidences, Dandin des Plaideurs , Silvestre des Fourberies de Scapin, Jodelet des Précieuses ridicules, M. Loyal de tartuffe, Thomas Diafoirus du Malade imaginaire, et enfin tous les Crispins, à l’exception de celui du Légataire, qui appartient aux premiers comiques.
On sait combien de grands artistes se sont illustrés, à la Comédie-française, dans l’emploi des comiques : les trois Poissons, Préville, Dazincourt, Dugazon, Baptiste, la Rochelle, Michot, Saint-Fal, Thénard, Monrose père, Cartigny, Samson, MM. Régnier, Got, Coquelin aîné. Dans les théâtres de genre, nombre d’artistes aussi se sont rendus fameux dans cet emploi ; sans les vouloir citer tous, ce qui serait impossible, nous en nommerons cependant quelques-uns : Bourdais, Fusil, Talon, Volanges, Brunet, Tiercelin, Potier, Perlet, Laruette, Trial, Dozainville, Numa, Lepeintre aîné, Lepeintre jeune, Achard, Arnal, Levassor, Sainville, Grassot, Alcide Tousez, Boutin, Geoffroy, puis MM. Bouffé, Hyacinthe, Saint-Germain, Brasseur, Paulin Ménier, Parade, Delannoy, Daubray, Berthelier, Landrol, Milher, Lhéritier, Dupuis, Lassouche, Christian, etc.
On distingue parfois certains rôles comiques par la désignation de comiques jeunes et comiques marqués ; mais cela ne sert qu’à caractériser la nature de tel ou tel rôle, et non l’emploi lui-même, qui, nous l’avons dit, ne comprend que deux subdivisions très nettes : les premiers comiques et les seconds comiques.
Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d'Arthur Pougin, 1885


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