Comédien, comédienne

Celui ou celle qui fait profession de jouer la comédie. L’art du comédien a dit Jean-Jacques Rousseau, est « l’art de se contrefaire, de revêtir un autre caractère que le sien, de paraître différent de ce qu’on est, de se passionner de sang-froid, de dire autre chose que ce qu’on pense aussi naturellement que si on le pensait réellement, et d’oublier enfin sa propre place à force de prendre celle d’autrui ». Rousseau n’a pas, dans cette froide définition, donné carrière à son éloquence ordinaire. Lui, le grand poète, dont l’extrême sensibilité était poussée souvent à un point si excessif, est resté froid et impassible devant cette manifestation si admirable de la sensibilité humaine : l’art du comédien. Nous ne chercherons pas à faire mieux que lui ; nous dirons seulement que s’il est beaucoup d’acteurs, il existe bien peu de comédiens qui réunissent aux dons naturels du physique, de l’organe, de la chaleur, de la physionomie, les qualités acquises par l’étude, par l’expérience, par la pénétration, et qui leur permettent de charmer, de séduire, d’attendrir ou d’émouvoir tout un public en quelque sorte suspendu à leurs lèvres et attentifs à leur moindre parole, à leur moindre geste, à leur moindre mouvement. (Nous avons dit, au mot Acteur, ce qu’était la condition morale des comédiens chez les Grecs et les Romains ; voici comment la jugeait la Bruyère, au dix-septième siècle : « La condition des comédiens était infâme chez les romains et honorable chez les Grecs : qu’est-elle chez nous ? On pense d’eux comme les Romains, on vit avec eux comme les Grecs. »
Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d‘Arthur Pougin, 1885

 


 

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