Comédie-Française

Voyez Théâtre-Français
La Comédie-Française, de même que l’Opéra, a changé bien souvent de théâtre. Lorsqu’en 1673 Louis XIV réunit la troupe de Molière et celle du Marais, pour n’en former qu’une sous le nom de Troupe du roi, il donne à Lully la salle du Palais-Royal, qui avait été occupée par Molière depuis 1661 jusqu’à sa mort et plaça les comédiens à l’Hôtel Guénégaud, ancien jeu de paume de la rue Mazarine sur l’emplacement occupé aujourd’hui par un obscur passage qui aboutit à la rue de Seine (passage du Pont-Neuf). Mais, sur les pressantes requêtes du recteur du collège des Quatre-Nations, qui trouvait le voisinage de la Comédie dangereuse pour les élèves, le roi ordonna aux comédiens de choisir un autre emplacement. C’est alors qu’ils achetèrent le jeu de paume de l’Etoile, rue des Fossés-Saint-Germain-des-Près, où ils bâtirent, sur les dessins de d’Orbay, une salle qui passa pour une merveille et qui subsista de 1689 jusqu’en 1770. A cette époque la salle menaçant ruine, les comédiens du roi obtinrent la jouissance provisoire de la salle des Tuileries, où ils jouèrent jusqu’en 1782. C’est là qu’eut lieu, le 30 mars 1778, le couronnement du buste de Voltaire. Déjà l’on bâtissait la nouvelle salle qui s’appela depuis l’Odéon, et qui occupa l’emplacement de l’ancien hôtel de Condé. Enfin par suite du premier incendie de ce théâtre (1799), les comédiens français furent mis en possession de la salle bâtie par Louis, rue Richelieu, qu’ils n’ont pas quittée depuis.
Cette salle dont la construction fut entreprise par le duc d’Orléans en 1787 et terminée en 1790, était d’abord destinée au spectacle dit des Variétés amusantes, qu’un ancien comédien nommé L’Ecluse, avait créé rue de Bondy. Sa première décoration intérieure, due comme nous l’avons dit à l’architecte Louis, consistait en cinq rangs de balcons circulaires, soutenus par des colonnes d’ordre corinthien ; mais en 1799, lors de la réunion des deux troupes françaises sous le nom de Théâtre de la République, M. Moreau, chargé de la restauration de ce théâtre, réduisit de quelques pieds l’étendue de la salle, et y créa quatre rangs de loges, outre les baignoires, soutenus par de fortes colonnes ioniques de quatre mètres de hauteur, qui donnaient à la salle un aspect régulier dans le style antique assez conforme au goût du temps. En 1822, une nouvelle restauration fut entreprise par M. Fontaine, qui remplaça les grosses colonnes de Moreau, dont on avait reconnu les inconvénients, par de petites colonnes composées, très minces, de manière à ne pas gêner les spectateurs. Cette ordonnance subsiste encore aujourd’hui, sauf l’avant-scène, entièrement refaire dans un style plus riche par M. Chabrol.

Encyclopédie de l'art dramatique / par C.-M.-Edmond Béquet - 1886

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