Cirrhose

Il s’agit d’une atteinte diffuse du foie par un processus associant fibrose annulaire et nodules de régénération. Elle est traditionnellement considérée irréversible, mais des données récentes suggèrent que sa régression et même une restitution ad integrum du parenchyme hépatique sont possibles si le diagnostic a été porté avant le stade des complications. L’évolution de la cirrhose peut être divisée en deux périodes, asymptomatique (compensée) et symptomatique (décompensée).
Les signes cliniques sont la conséquence des modifications morphologiques du foie, de l’hypertension portale et de l’insuffisance hépatique. Le foie n’est pas toujours hypertrophié. Sa consistance ferme et son bord intérieur tranchant sont caractéristiques de la cirrhose. L’insuffisance hépatique peut se manifester par un ictère, une encéphalopathie, des troubles endocriniens (aménorrhée, impuissance) ou des signes cutanés (angiomes stellaires, érythrose palmaire, ongles blancs). L’hypertension se manifeste par une ascite, une circulation veineuse collatérale, une splénomégalie. Biologiquement, les anomalies peuvent être absentes ou discrètes : une diminution du taux de prothrombine (inférieur à 70%) et une hypoalbuminurie traduisent une insuffisance hépatocellulaire. La bilirubinémie est normale ou augmentée, de même que les transaminases, et les gamma GT. Sur l’électrophorèse des protéines sériques, il existe fréquemment un bloc béta gamma, pathognomonique de la cirrhose et conséquence d’une fusion entre la zone des béta et des gamma globulines. Du fait de l’hypersplénisme, il peut exister une neutropénie et une thrombopénie, généralement modérées. L’échographie du foie apprécie le volume de l’organe, ses contours, souvent bosselées. Elle peut montrer des signes d’hypertension portale : une splénomégalie, une augmentation du diamètre de la veine porte, une ascite. La fibroscopie oesophagienne lorsqu’elle montre des varices oesophagiennes, affirme l’hypertension portale, mais elle n’a de valeur que positive ; l’absence de varice ne permet pas d’exclure la cirrhose. La biopsie hépatique reste un examen indispensable pour affirmer le diagnostic, la définition de la cirrhose étant histologique. Mais elle peut méconnaître le diagnostic dans 10 à 30% des cas, du fait du biais d’échantillonnage. Il est possible en première intention de diagnostiquer la cirrhose bien compensée par un test non invasif de fibrose tel que le FibroScan ou un test biologique (Fibromètre ou Fibrotest ou Hepascore). Le Fibroscan apprécie l’élasticité du foie par une onde ultrasonore, et donc l’importance de la fibrose ; il a une excellente performance pour le diagnostic de cirrhose. En deuxième intention, un second test non invasif, et/ou une ponction-biopsie hépatique sont recommandée.
Dr Hélène Barraud, La revue du Praticien, vol. 61, mai 2011


Médecine des Arts®    
715 chemin du quart 82000 Montauban (France)
Tél. 33 (0)563200809 Fax. 33 (0)563912811
E-mail : mda@medecine-des-arts.com

Imprimer

Association

Faire un don
Adhérer

Formation Médecine des arts-musique

Cursus Médecine des arts-musique