Chute

terme de musique,

Se fait lors qu’en descendant par intervalle de tierce, on touche en passant du second coup d’archet la note dont la situation est entre les deux qui font la tierce, la chute peut se faire également sur des notes du même dégré.
Dictionnaire de musique, Léon et Marie Escudier, 1872

Nom féminin
Agrément analogue à l’acciacatura (voyez ce mot), introduit dans la musique de clavecin par d’Anglebert (1689) et consistant par d’Anglebert (1689) et consistant en l’addition d’une note de passage dans un accord arpégé. On le notait par une parenthèse ou par deux virgules renversées. La double chute était une sorte de pincé précédant la note principale.
Dictionnaire de musique, Michel Brenet, 1926

Nom féminin.
 

  • 1. ancien agrément et ornement mélodiques, dans le chant vocal et aussi dans la musique de clavecin et d’orgue consistant dans le mouvement d’une note à une autre note plus basse. (V. Agrément, Ornement.)
  • 2. Terminaison d’une phrase musicale, dans le sens de cadence, mot usitée aujourd’hui.

Dictionnaire de musique. Paul Rougnon. 1935

C’est l’expression dont on se sert pour indiquer l’insuccès complet d’un acteur ou d’une œuvre dramatique. Bien des chutes sont restées célèbres au théâtre, quoique souvent les pièces qui les éprouvaient se soient par la suite brillamment relevées Pour ces dernières, on peut rappeler surtout le souvenir de Britannicus, des Plaideurs, et même du Cid. Mais le plus souvent, il faut le dire, le public refuse de revenir sur sa première impression, et la chute est irrémédiable. Piron l’éprouva lorsqu’il donna au Théâtre-Français sa tragédie un bon mot : au sortir de la représentation, comme il faisait un faux pas et que quelqu’un le retenait au moment où il allait choir : C’est ma pièce, Monsieur, s’écria-t-il, qu’il fallait empêcher de tomber, et non pas moi. Un autre auteur, Gaubier, qui venait de faire jouer à la foire une parodie intitulée Brioché, dont la chute avait été complète, répondit à un ami, qui lui demandait comment un homme d’esprit comme lui avait pu faire une si méchante pièce comme lui avait pu faire une si méchante pièce, qu’il y avait longtemps que le public l’ennuyait en détail et qu’il avait voulu le lui rendre une bonne fois en gros. On prétend que Mme de Graffigny est morte du chagrin d’avoir assisté, au Théâtre-Français, à la chute de sa comédie la Fille d’Aristide.
On a des exemples de nombre de pièces dont la chute fut telle qu’elles ne purent être jouées qu’une fois : le Retour imprévu, de la Chaussée, l’Amante travestie, de Fagan, la Fermière, du même, l’indolente, de Labédoyère ; bien d’autres même ne purent être achevées, tells que la Prude du temps, de Palaprat, les Anonymes, de Roy, le Bois de Boulogne, de Dominique, etc. De nos jours, on se rappelle certaines chutes retentissantes : la Taverne des Étudiants, de M. Sardou, à l’Odéon ; Gaétana, de M. Edmond About, au même théâtre ; Henriette Maréchal, de MM. De Goncourt, à la Comédie-Française ; Barkouf, d’Offenbach, à l’Opéra-Comique, sans compter ce que nous ne saurions citer.
Jadis, quand le parterre était railleur, les chutes avaient parfois un côté comique ; une boutade, une saillie inattendue les déterminait lorsque le public, prenant peu d’intérêt à la pièce nouvelle, ne jugeait pas à propos de la défendre. C’est ainsi qu’à la représentation d’une tragédie d’Abeille, Coriolan, l’un des personnages ayant à dire :

  • Ma sœur, vous souvient-il du feu roi votre père ?
  • Et un plaisant ayant aussitôt répondu :

Ma foi, s’il m’en souvient, il ne me souvient guère,
Un fou rire s’empara de la salle, et la pièce ne put être achevée. Un autre fois, à la première apparition du Sancho Pança de Dufresny, à l’acteur qui disait, au troisième acte : « Je commence à être las de Sancho, « ce qui amena le même résultat. Un fait du même genre se produisit plus récemment, à la représentation du Siège de Paris, tragédie du vicomte d’Arlincourt, qui avait le monopole des vers burlesques ; un personnage vient annoncer que,
Pour chasser loin des murs les farouches Normands,
Le roi Charles s’avance avec vingt mille Francs.

  • « Diable ! il est plus riche que moi ! » s’exclame un auditeur facétieux. Cette fois aussi, la pièce faillit sombrer.

Aujourd’hui, le parterre, qui n’existe plus guère, est entièrement dévolu à la claque, et les auteurs n’ont plus à craindre ni son esprit, ni son irrévérence.
Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d‘Arthur Pougin, 1885

 

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