Chorégraphie

Art d’écrire la danse à l’aide de certains signes. Tornot Arbeau, chanoine de Langres est le premier qui ait écrit sur la chorégraphie ; Hairer publia un système de cet art et de nos jours Saint-Léon a publié un ouvrage spécial sur la chorégraphie.

Dictionnaire de musique, Léon et Marie Escudier, 1872

 

 

Du grec Danse et j’écris
Art d’écrire la danse en employant des signes particuliers. Cet Art fut importé en France avec le Ballet (Voyez ce mot). Le premier ouvrage publié chez nous sur ce sujet parut en 1588 sous ce titre Orchégraphie, par Thoinet-Arbeau, chanoine de Langres. Cet art demeura toujours stationnaire, bien que la danse fit des progrès. Au milieu du XVII° siècle, Feuillet publia un bon traité de chorégraphie, qui depuis fut modifié par le danseur Dupré. D’après cette méthode, les détails du pas, leur durée, sont indiqués par des lettres, des tirets, des cercles, demi-cercles et quarts de cercle.

Encyclopédie de l'art dramatique / par C.-M.-Edmond Béquet - 1886

 

 
De même que le mot chorégraphe s’applique à l’artiste qui est chargé d’inventer et de régler tous les pas de danse et les mouvements chorégraphiques qui doivent être exécutés dans un ballet par tous ceux qui concourent à sa représentation, le mot chorégraphie sert à caractériser l’art d’inventer ces pas. C’est ainsi que pour un ballet on nomme généralement deux auteurs, dont l’un est celui du scenario, et l’autre, le maître de ballet, celui de la chorégraphie ; à moins que ce dernier (ce qui était fréquent au siècle précédent, ce qui est fort rare aujourd’hui) n’ait inventé à la fois le sujet et la danse. Mais on a donné aussi le nom de chorégraphie à un procédé à l’aide duquel on fixait sur le papier, au moyen de signes particuliers et en quelque sorte hiéroglyphiques, les figures, les mouvements, les attitudes qui constituent une danse ou un ballet. C’est un chanoine de Langres (on ne saura jamais ce que le théâtre doit aux gens d’Église), nommé Jehan Tabourot, qui, au seizième siècle, inventa ce système ; il le développa dans un livre curieux intitulé Orchésographie, publié par lui en 1588 sous le pseudonyme de Thoinet Arbeau, qui formait l’anagramme de son nom. Le procédé de Jehan Tabourot ne paraît avoir obtenu qu’un médiocre succès, cependant, après plus d’un siècle, un danseur, nommé Feuillet, le reprit en sous-œuvre, et publia à son tour un ouvrage intitulé la Chorégraphie, ou l’Art d’écrire la danse par caractères, figures et signes démonstratifs (1701). Cet ouvrage contenait un grand nombre de planches, sur lesquelles se trouvaient décrits et tracés, à l’aide de signes caractéristiques, j’allais dire cabalistiques, une foule de pas de danse qu’on pouvait ainsi reproduire. Mais il est bien difficile, dans un tel ordre d’idées, d’arriver à un résultat pratique et complet. En effet, comme l’a dit Noverre, « cet art est resté très imparfait ; car s’il indique l’action des pieds et les mouvements des bras, il n’indique ni les positions, ni les contours qu’ils doivent avoir, et ne montre ni les attitudes du corps, ni les effacements, ni les oppositions de la tête… » Quelle qu’ait été donc l’ingéniosité des procédés de Jehan Tabourot et du danseur Feuillet, ces procédés ne se sont guère répandus par l’usage. Il nous semble curieux pourtant de donner un échantillon du livre de Feuillet.
Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d ‘Arthur Pougin, 1885
 

 

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