Chiron le Centaure

1270 avant J.-C.
Chiron Le Centaure était fils de Saturne et de Phylira. Suivant le sentiment de ceux qui croient que Saturne est le même que Noé, on pourrait faire passer Chiron pour un de ses fils ; mais il faut faire attention que les Grecs, dont les annales n’étaient pas si anciennes que celles des Egyptiens, ne regardaient pas leur Saturne comme étant si ancien. Ils disent qu’il a été roi d’une partie de l’Italie et qu’il a vécu vers le milieu du vingt-septième siècle du monde ; en sorte qu’il peut avoir été le père de Chiron, qu’ils font vivre du temps du voyage des Argonautes, au commencement du vingt-huitième.
La fable a fait Chiron moitié homme et moitié cheval, parce qu’il connaissait également la médecine des hommes et des bêtes. Suidas dit qu’il avait composé un livre de la médecine des chevaux. Mais il est plus probable que Chiron n’a été mis au rang des Centaures que parce qu’il était de Thessalie.
On a feint que ce pays était la patrie de ces monstres ayant été les premiers qui se fussent appliqués à dompter les chevaux, ceux qui les virent de loin à cheval se figurèrent que l’homme et le cheval ne faisaient qu’un même corps.
Quelques-uns ont dit simplement que Chiron avait inventé la médecine. D’autres le regardent comme le premier qui ait trouvé des herbes et des médicaments pour la guérison des maladies, et particulièrement pour celle des plaies et des ulcères.

Les Magnésiens, peuple voisin de la Thessalie, lui offrirent pour ce sujet les prémices des plantes, et le considérèrent comme le premier qui eût traité de la médecine. On prétend qu’il a donné son nom à la centaurée et à quelques autres plantes. Certains auteurs lui attribuent uniquement l’invention de la chirurgie. Galien veut que les Grecs aient donné le nom de chironiens aux ulcères malins et qui sont comme incurables, parce que Chiron a été le seul qu’il ait su les guérir. Mais il y a plus d’apparence qu’on leur a donné ce nom pour une raison tout opposée, qui est qu’un ulcère de cette nature avait réduit cet habile chirurgien au désespoir. La fable dit que Chiron lui-même était atteint de cet ulcère, et qu’il venait de ce  qu’Hercule l’avait blessé, sans y penser, avec une flèche trempée dans le sang de l’hydre de Lerne.
Parmi les enfants de Chiron, on remarque deux filles, qui ont la réputation d’avoir été savante. L’une s’appelait Hippo, s’est distinguée dans la physique ; l’autre Orphée, s’est rendue célèbre, au rapport d’Ovide, par les connaissances qu’elle avait du métier de son père. La mère de celle-ci s’appelait Chariclo.

- Une grotte du mont Pélion, en Thessalie, était la demeure de ce Centaure ; c’est là que se sont rendus tous les grands hommes de la Grèce, pour apprendre de lui les sciences et les arts. On compte parmi ses disciples Esculape, Hercule, Aristée, Thésée, Télamon, Teucer, Jason, Pélée, Achille, qui prirent à son école plus ou moins de connaissances médicinales. Dans le vieux temps tout le monde voulait être médecin ; on pense de même aujourd’hui quoique les circonstances aient changé. Anciennement on ne voulait être médecin que pour soi-même, parce que les personnes qui s’appliquaient par état à la cure des maladies étaient en fort petit nombre et que chaque père de famille était proprement le médecin de ses enfants. Aujourd’hui, malgré la multitude de ceux qui font de la médecine leur profession unique, tout le monde fait parade d’être savant dans cette science. On donne aux autres des conseils qu’on ne voudrait pas suivre soi-même sans avoir pris l’avis de son médecin. Un gentilhomme, à sa campagne, décide hardiment de ce qu’il faut faire pour la maladie de son fermier ; tout au plus il consulte son curé, qui va feuilleter le livre de Madame Fouquet, le Médecin charitable, et, pour les cas graves, l’Avis au peuple sur sa santé. Encore ne nuirait-on pas à ce pauvre fermier, si l’on suivait avec attention et discernement les sages conseils du célèbre Tissot ; on gâte tout, parce qu’on fait mauvais usage de ces conseils et qu’on ne sait point les appliquer à propos. Mais le gentilhomme lui-même devient malade. Il se défie de son savoir en médecine ; le moindre mal qui trouble les plaisirs dont il jouit dans sa terre jette l’alarme dans sa maison. Ses jours précieux demandent la présence et l’avis du médecin ; ceux du cultivateur, qui par son travail soutient une famille nombreuse, n’ont pas mérité cette attention. Quelle conduite ! Qu’on me pardonne cette digression ; si l’on s’en offense, ce n’est pas ma faute. Les traits sont d’après nature, et, malheureusement pour l’humanité, on ne manque pas de modèles sur qui on peut les copier.
MM Bayle et Thillaye. Biographie médicale par ordre chronologique. Paris Adolphe Delahais, 1855


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