Chef d’emploi

Les coutumes théâtrales ont changé, et la qualification de chef d’emploi, comme les droits y affectés, ne se retrouvent plus guère qu’à la Comédie-Française. Autrefois, où les emplois étaient déterminés avec plus de précision qu’aujourd’hui, et où chaque théâtre conservait toujours un répertoire nombreux, les premiers sujets d’une troupe faisaient inscrire sur leurs engagements une clause établissant qu’ils tenaient leur emploi soit en chef et sans partage, soit en clef et en partage. Dans le premier cas, le directeur ne pouvait disposer des rôles de leur répertoire et les confier à un autre artiste, même accidentellement, sans leur consentement ; de plus, tous les rôles nouveaux et rôles courants étaient partagés entre les deux artistes qui tenaient l’emploi en chef et en partage. Aujourd’hui, s’il y a, forcément et comme toujours, des premiers sujets dans tous les théâtres, il n’y a plus de chefs d’emploi qu’à la Comédie-Française, où cette situation s’acquiert uniquement par droit d’ancienneté, et où celui qui l’occupe peut à son gré barrer le passage aux nouveaux talents qui pourraient se produire et empêcher les jeunes comédiens de se présenter devant le public. Il lui suffit pour cela de réclamer tous les rôles du grand répertoire classique, et de se tenir toujours prêt à les jouer quand son tour arrive. Chaque emploi étant toujours tenu en chef par deux ou trois artistes, on comprend que les débutants conservent peu de chances d’arriver à la lumière, et c’est ce qu’on reproche en effet avec justice à la Comédie-Française. (Voyez Doubles, Remplacements.)

Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d ‘Arthur Pougin, 1885

 

Acteur qui remplit un emploi en premier. Titre que donne souvent l’ancienneté et quelquefois le talent.

Encyclopédie de l'art dramatique / par C.-M.-Edmond Béquet - 1886


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