Chanson

Nom féminin.

Petit poème lyrique pour l’ordinaire vif, léger et badin auquel on a adapté un air, le plus souvent déjà connu. La chanson est en général composée de plusieurs couplets avec refrain ; mais quelques poètes modernes, en tête desquels il faut placer Béranger, ont voulu l’élever presque au niveau de l’ode. Le troubadour Giraut de Borneil, qui florissait vers le commencement du treizième siècle, est, dit-on, le premier qui donna aux poésies galantes le titre de chanson, canzo d’où est venue la canzone des italiens que Pétrarque a tant illustrée. Les premières chansons n’eurent d’abord pour sujet que l’amour ; mais la chanson en général prit bientôt en France un tout autre caractère. C’est Baïf et Ronsard qui les premiers, à l’imitation d’Anacréon, firent des chansons à boire ; et depuis cette époque, le vin a si bien détrôné l’amour dans notre beau pays, que l’on n’y produit guère plus aujourd’hui, en fait de chansons, que des chansons de table. Voir Vaudeville.
Dictionnaire Soullier, 1880

Chose assez singulière, le caractère physiologique du chant, resté mystérieux jusqu’à ce jour, est encore à déterminer, et il en résulte que, de son côté, la définition technique du chant, considéré comme manifestation physique de l’être humain, est encore à trouver. Quelque étrange que cela puisse paraître, cela est ainsi, et nous en sommes encore aujourd’hui, sous ce double rapport, où en était Jean-Jacques Rousseau il y a plus d’un siècle, lorsqu’il écrivait son Dictionnaire de musique. Ne pouvant dire autrement que lui nous allons donc nous borner à citer ses propres paroles. Au point de vue technique, Rousseau caractérise ainsi le chant, et l’on peut voir à quel point sa définition est vague et incomplète : « Sorte de modification de la voix humaine, par laquelle on forme des sons variés appréciables. Observons que pour donner à cette définition toute l’universalité qu’elle doit avoir, il ne faut pas seulement entendre par sons appréciables ceux qu’on peut assigner par les notes de notre musique, et rendre par les touches de notre clavier, mais tous ceux dont on peut trouver ou sentir l’unisson, et calculer les intervalles de quelque manière que ce soit. »
Sous le rapport physiologique, le grand écrivain n’est ni plus précis, ni plus satisfaisant : « Il est très difficile, dit-il, de déterminer en quoi la voix qui forme la parole diffère de la voix qui forme le chant. Cette différence est sensible, mais non ne voit pas bien clairement en quoi elle consiste ; et quand on veut le chercher, on ne le trouve pas. M. Dodard a fait des observations anatomiques à la faveur desquelles il croit, à la vérité, trouver dans les différentes situations du larynx la cause de ces deux sortes de voix ; mais je ne sais si ces observations, ou les conséquences qu’il en tire, sont bien certaines. Il semble ne manquer aux sons qui forment la parole que la permanence pour former un véritable chant ; il paraît aussi que les diverses inflexions qu’on donne à la voix en parlant forment des intervalles qui ne sont point harmoniques, qui ne font pas partie de nos systèmes de musique, et qui, par conséquent, ne pouvant être exprimés en note, ne sont pas proprement du chant pour nous. »
Tout ce que nous pouvons dire, c’est que le chant est l’expression musicale de la voix humaine, comme le son est l’expression musicale des instruments.
Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d'Arthur Pougin, 1885


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