Chœur

Nom masculin
Réunion de chanteurs exécutant un morceau de musique, soit à l’unisson, soit à plusieurs parties, chacune des parties étant tenue par un plus ou moins grand nombre de voix. Les combinaisons pour former un chœur varient quant à la disposition et au nombre des parties. Le Chœur à l’unisson est l’exécution purement homophonique d’une mélodie. C’est le mode d’exécution du chant liturgique et, sauf de rares exceptions, du chant populaire. Le Chœur à voix égales est composé de plusieurs parties harmoniques distinctes écrites dans les mêmes limites vocales. Le Chœur à voix mixtes comprend autant de voix différentes que de parties ; son style principal est le Chœur à 4 voix mixtes, composé des parties de soprano, alto, ténor et basse. Le double Chœur est formé de deux groupes, distincts et complets en eux-mêmes, qui s’opposent, se répondent et se confondent, au gré du compositeur ; son style primitif est l’antiphonie, ou alternance de deux Chœurs à l’unisson ; le cori spezzati des maîtres vénitiens de la fin du XVIe siècle étaient des doubles Chœurs à plusieurs voix formés de chanteurs placés sur deux tribunes opposées. Les contrepointistes du XVe au XVIIe siècle ont écrit des œuvres à triple,quadruple Chœur et davantage : mais le nombre total des voix, à cette époque, dépassait rarement la trentaine. Le goût des exécutions par masses a pris naissance au XVIIIe siècle et s’est traduit par la fondation de sociétés chorales permettant l’organisation de concerts à gros effectifs. Le rôle dévolu au Chœur dans l’opéra tendant à se restreindre et même à disparaître des œuvres récentes, c’est vers l’oratorio et la musique de concert que se tournent les maîtres pour réaliser de grands effets de sonorité vocale. (Voyez Concert, festival, Oratorio, Orphéon, Société.)
Dans la musique instrumentale, le mot Chœur a été appliqué : 1e à l’accord du luth et d’autres instruments par doubles cordes à l’unisson ; un luth à 6 Chœurs était monté de 12 cordes accordées par paires ; 2e à la division ancienne de l’orchestre en deux groupes inégaux, appelés grand Chœur et petit Chœur, le premier englobant toute la masse instrumentale, le second formé de quelques instruments choisis, qui accompagnaient le récitatif et les airs. (Voyez Orchestre.)
On donne le titre de Chœur aux morceaux de musique composés pour être exécutés en Chœur, ou par le Chœur.
Dans l’architecture des églises, le chœur est l’espace, entourant l’autel, où se tiennent habituellement les chantres. L’orgue qu’on y place pour l’accompagnement des voix prend le nom d’orgue de Chœur. On appelait autrefois Chœur majeur ou haut Chœur les stalles supérieures, réservées aux chanoines, et bas Chœur les sièges occupés par les chantres, clercs ou laïcs.
 

Dictionnaire de musique, Michel Brenet, 1926

 

Nom masculin.

- Troupe de musiciens qui chantent ensemble.
- Morceau de musique à plusieurs voix et à trois ou quatre parties dont on multiplie les doublures à volonté.
- Partie de l’Eglise romaine où l’on chante l’office divin.
- Dans les stratégies des anciens, nombre d’acteurs qui chantaient soit dans le cours de la pièce, soit dans les entractes.
 

Dictionnaire de musique, P. Rougnon. 1935

 

Dans l’opéra, dans l’oratorio, le chœur est un morceau de musique écrit généralement à quatre parties (soprano, contralto, ténor, basse), mais qui est chanté par toutes les voix et, à de très rares exceptions, presque toujours accompagné par l’orchestre. Quelques chœurs sont écrits pour les seules voix de femmes, comme celui des nymphes dans la Psyché de M. Ambroise Thomas ; d’autres sont écrits pour les seules voix d’hommes, comme celui des chasseurs dans le Freischülz de Weber ou celui des soldats dans le Faust de M. Gounod. Le chœur est une source d’effets toujours nouveaux, toujours variés, parfois surprenants. Haendel en a tiré un parti incomparable dans les oratorios ; Richard Wagner l’a complètement banni de quelques-uns de ses opéras.
On emploie le mot chœur au pluriel pour désigner l’ensemble des choristes, le personnel qui prend part à l’exécution des chœurs. On dira : « Les chœurs de tel théâtre sont vigoureux, mais ne sont pas assez nombreux. »
On appelle chœur de sortie, dans le vaudeville, un petit morceau de quelques mesures chanté par tous les acteurs en scène pour accompagner la sortie d’un ou de quelques-uns d’entre eux.
 

Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d ‘Arthur Pougin, 1885

 

Du latin chorus
Nom donné à des acteurs supposés spectateurs de la pièce, mais qui témoignent de temps en temps la part qu’ils prennent à l’action, par les discours qui s’y trouvent liés, sans pourtant en faire une partie essentielle. Chez les anciens, le chœur formait toute la pièce, jusqu’à ce qu’Eschyle ait introduit des personnages sur le théâtre. Le coryphée ou le chef des chœurs parlait, au nom de tous, au personnage principal, et dans les intermèdes donnait le ton à ceux qui étaient sous ses ordres. Dans le théâtre grec, le chœur représentait le peuple, et comme dans la tragédie, il soutenait l’intérêt du drame. Un inconvénient des chœurs, tels que les anciens les avaient conçus, était d’exiger que la scène fût toujours un lieu où le public pût pénétrer, et que l’unité de temps y fût strictement observée. Corneille supprima les chœurs ; dès lors on n’en vit plus sur le Théâtre-Français jusqu’à l’Athalie de Racine.
On appelle aussi chœur
1° un morceau d’harmonie complète à 4, 5, 8, 12 parties ovales ou plus, chanté à la fois par toutes les voix et joué par tout l’orchestre ;
2° la réunion des choristes ou musiciens chargés de chanter les chœurs. Le chœur est un des plus beaux ornements de la scène lyrique. Gluc, le premier, fit participer les chœurs à l’action dramatique ; avant lui, les choristes ne bougeaient pas et se tenaient debout le long des coulisses. Le chœur peut être coupé par des solos, des duos exécutés par des coryphées ; mais il n’y a jamais de dialogue suivi. Les chœurs à 4 parties sont ceux qui sont le plus en usage. Quelques opéras renferment des chœurs doubles : tels Les Bardes, Chimène, Guillaume Tell. (Voyez Confident)

Encyclopédie de l'art dramatique / par C.-M.-Edmond Béquet - 1886

 


 

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