Bramhs (Johannès)

Brahls, la fin de vie

Malgré son caractère un peu original, Brahms jouissait d’une grande popularité à Vienne. Il était de taille élevée et sa tête puissante, entourée d’une longue et abondante chevelure, était des plus connues. Ce colosse, qui semblait bâti pour une vie très longue, a résisté héroïquement à la maladie qui devait l’emporter. Il en avait sinon contracté, du moins aggravé le germe en 1896 au moment de la mort de Mme Schumann, avec laquelle il avait toujours entretenu les relations les plus amicales. Très affligé par la mort de l’artiste, il partit précipitamment d’Ischl, où il était en villégiature et, comme  il arriva trop tard pour assister aux obsèques qu’on devait célébrer à Francfort, il n’hésita pas à se rendre immédiatement à Bonn, où il fut assez heureux d’arriver à temps pour voir descendre le corps de sa vieille amie auprès du mari qui avait été le protecteur enthousiaste de ses débuts.

De ce voyage plein d’émotions et de fatigue, Brahms rentra épuisé ; une jaunisse se déclara et les médecins l’envoyèrent prendre les eaux à Carlsbad. Il en revint soulagé mais non guéri ; ses amis constatèrent avec tristesse un déclin sur lequel le malade seul se faisait illusion.
Il ne voulut rien changer à ses habitudes, il continua ses travaux et ses promenades comme si de rien n’était. Le 2 janvier dernier, Brahms assista au concert de son vieil ami Joachim, qui y joua son quintette en sol majeur ; le 7 mars il parut au concert philharmonique où l’on joua sa symphonie en mi mineur. Le public lui fit les deux fois des ovations enthousiastes dont il parut fort touché, puis le mal empira brusquement et le 25 mars il dut garder le lit. Il s’éteignit brusquement le 25 mars il dut garder le lit. Il s’éteignit doucement le 3 avril, gardant sa connaissance jusqu’au dernier moment.
L’œuvre de Brahms est très considérable ; il s’est distingué dans tous les genres, excepté dans la composition d’un œuvre dramatique. Quand on l’engagea à le faire, il disait invariablement : « Non, j’aime mieux ne pas commencer, car si mon premier opéra n’avait pas de succès, je m’attellerais à écrire un second, et ainsi de suite. »
Nous estimons qu’il a eu raison, il avait trop de science et pas assez d’élan. L’inspiration ne lui manquait pas ; il l’a prouvé dans ses symphonies, dans ses Lieder, mais elle lui aurait peut-être fait défaut pour une œuvre de longue haleine. Il a laissé assez de chefs-d’œuvre pour ne pas être oublié quand même.

H. Heinecke
Le Journal de la Jeunesse. Nouveau recueil hebdomadaire illustré 1897/01-1897-06
Librairie Hachette, Paris, 1897

Brahms en 12 dates

 

  • 1853, rencontre le violoniste Joseph Joachim (futur dédicataire du Concerto pour violon en ré majeur) qui sera un ami fidèle toute sa vie et l’introduit auprès de Liszt et les Schumann
  • 1856, la mort de Schumann affecte Brahms profondément
  • 1865, décès de sa mère avec laquelle il était très lié ; Brahms lui rend hommage dans Un requiem allemand
  • 1864, rencontre Richard Wagner, pour lequel il éprouve un profond respect
  • 1872, nommé directeur de la célèbre Wiener Gesellschaft der Musikfreunde (association des amis de la musique de Vienne), il programme les compositeurs anciens : Haendel et Bach, Mozart, Haydn et  Beethoven
  • 1896, la mort de Clara Schumann met fin à une complicité musicale et humaine de plusieurs décennies
  • Johannes Brahms en six oeuvres :
  • 1859, Concerto pour piano n° 1, créé  à Hanovre sous la direction de Joachim
  • 1868, Un requiem allemand, créé à Brême sous sa direction (le titre fait référence à la langue allemand qui est utilisé en lieu et place du latin en usage traditionnellement dans la messe des morts)
  • 1869, deux volumes des Danses hongroises pour piano à 4 mains
  • 1873, Variations sur un thème de Haydn,  la création est assurée par Otto Desoff et l’Orchestre philharmonique de Vienne
  • 1883, Double concerto pour violon et violoncelle
  • 1893, Klavierstücke op. 119

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