Bonafous (Matthieu)

Agronome, littérateur distingué, docteur en médecine de Montpellier, directeur du Jardin royal d’agriculture de Turin, l’un des administrateurs de l’institution agronomique de Grignon, membre du bureau de statistique près du ministère de l’Intérieur du royaume de Sardaigne, etc., ce savant est né à Lyon le 7 mars 1793, et est mort à Paris le 23 mars 1852. Bonafous ne s’est pas contenté de publier un grand nombre d’ouvrages sur l’histoire naturelle, l’agronomie ; il s’est trouvé poète à son heure, et on lui doit le Ver à soie, poème de Marc-Jérôme Vida, trad. En vers français, avec le texte en regard ; dédié à Franklin Bonafous, frère de l’auteur. Paris, 1840 ; gr. In-80°, avec une gravure d’après Louis Boulanger.
Cette traduction est suivie d’une foule de notes, qui en font un traité d’éducation. Voici le jugement qui a été porté par l’Académie de Lyon sur cette version :
« On ne s’attendait pas à trouver parmi les poètes le nom de M. Matthieu Bonafous, si populaire et si avantageusement connu dans le monde scientifique ; mais ce savant agronome a trouvé quelques loisirs pour la poésie.
Quelque peu de foi que nous ayons de nos jours à l’utilité des poèmes didactiques, le soin que prend le membre associé de l’Académie de Lyon de reproduire, en vers français, le poème latin de Vida sur le vers à soie, nous ferait penser qu’il fait exception, et que s’il offre un délassement agréable aux lettres, la science y trouve des préceptes généraux, vrais et applicables. Toutefois, ce n’est pas sous ce dernier rapport que nous avons entendu et relu ce poème, qui est à la fois une traduction fidèle et une œuvre littéraire, dont M. Dumas, rapporteur près de l’Académie de Lyon, caractérise ainsi l’auteur : « J’ai éprouvé, dit-il, du plaisir à reconnaître que le poète traducteur est un disciple de l’abbé Delille : c’est le même choix d’expressions, la même politesse de langage, le même goût fin et délicat, etc. »
Pour justifier cet éloge, nous n’aurions qu’à citer beaucoup, si les bornes de ce livre ne nous forçaient à nous restreindre à ces beaux vers dans lesquels le poète chante le travail des devideuses :

Avant que le zéphir apporte sur son aile
Avec l’encens des fleurs les sons de Philomèle,
Les vierges des hameaux pour charmer les vallons,
Unissent le travail à l’air de leurs chansons ;
Et, submergeant d’abord leur féconde richesse
Dans les flots écumeux qui bouillonnent sans cesse,
De la chaudière ardente elles font voltiger
Leurs fils aériens sur un cercle léger,
Enlèvent tous les nœuds, et la soie éclatant
Prend sous la roue agile une teinte inconstante.

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Dirai-je avec quel art leurs doigts ingénieux
Transforment ces longs fils en tissus précieux ?
Le fil au fil uni, sur un métier mobile,
Se croise sous le jeu d’une navette habile ;
Et tandis que leur pied, par mille efforts,
Du rouet babillard anime les ressorts,
Elles font retentir le foyer domestique
De leurs récits d’amour et de leur chant rustique.

Docteur Achille Chereau. Le Parnasse médical français
Dictionnaire des médecins poètes de la France : anciens ou modernes, morts ou vivants
Adrien Delahaye, libraire-éditeur. 1874


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