Boëly Jean-François

Musicien, biographie

Boëly Jean-François est né en 1739 à Pecquigny, au Picardie et a fait ses études musicales et littéraires, comme enfant de chœur, à la cathédrale d’Amiens. Lorsqu’il eut atteint l’âge de vingt ans il se rendit à Paris et entra à la sainte chapelle du palais, en qualité de haute-contre. Il y resta jusqu’à l’âge de trente-six ans, et dut prendre la tonsure, le titre et le costume d’abbé ; mais une place de chanteur de la chapelle du roi, à Versailles, lui ayant été donnée, il alla se fixer dans cette ville, et reprit l’habit séculier. Devenu libre de se marier par son changement de position, il épousa la fille de Levesque, musicien ordinaire de la musique, et l’un des éditeurs du solfège d’Italie.

Après avoir perdu sa femme, il se retira à la maison de Sainte-Perrine de Chaillot, en 1809, et y mourut au commencement de l’année 1814. Boëly, auteur de motets et de divers morceaux de musique d’église, avait appris les règles de l’harmonie d’après les principes de Rameau et son admiration pour le système de la basse fondamentale allait jusqu’au fanatisme.

Choqué de voir écarter ce système de l’enseignement de l’harmonie dans le traité que Catel avait composé pour l’usage du Conservatoire et qui avait paru en 1802, il écrivit une longue critique de cette nouvelle théorie, et lui donna le titre suivant : Le Partisan zélé du célèbre fondateur de l’harmonie aux antagonistes réformateurs de son système fondamental, ou Observations rigoureuses sur les principaux articles d’un nouveau traité, soi-disant d’harmonie, substitué par le Conservatoire de Paris à l’unique chef-d’œuvre de l’art musical. Boëly démontrait assez bien dans cet écrit, quoiqu’en fort mauvais style que les bases du système de Catel, prises dans les divisions arbitraires du monocorde qui donnent l’accord de neuvième majeure de la dominante sont illusoires en fait, et insuffisantes dans leur application. Il envoya son manuscrit à Gossec, qu’il considérait comme le chef du Conservatoire répondit, le 24 octobre 1806, une lettre courte, sèche, injurieuse et peu sensée, au partisan de la basse fondamentale, qui de son côté accabla d’indignation son antagoniste malavisé et fit imprimé toute la correspondance avec l’ouvrage qui l’avait fait naître. Son livre parut sous ce titre singulier : Les véritables causes dévoilées de l’état d’ignorance des siècles reculés, dans lequel rentre visiblement aujourd’hui la théorie pratique de l’harmonie, notamment la profession de cette science. Offres généreuses de l’en faire sortir promptement, faites à M. Gossec, chef des professeurs en cette partie, au Conservatoire impérial de musique, qui n’a point la modestie de les accepter. Réponses indécentes de ce chef aux lettres suivantes sur ces différents objets, par M. Boëty, ancien artiste musicien, retiré à la maison de Sainte-Perrine, à Chaillot ; Paris 1806, un vol. in-8° de XXX et 157 pages. Cette publication n’eut pas l’effet que l’auteur s’en était promis. Le style du livre était inintelligible, et personne ne le lut.

Fétis François-Joseph
Biographie universelle des musiciens et bibliographie générale de la musique
Tome 1. 1860-68


 

Imprimer

Association

Faire un don
Adhérer

Formation Médecine des arts-musique

Cursus Médecine des arts-musique