Basson

Instrument de musique à vent et à anche, inventé par Afranio

Il joue la basse, la partie grave, dans la famille instrumentale dénommée les Bois. Il est formé de trois parties séparées qui s’adaptent les unes dans les autres. Lorsque ces trois parties sont séparées, mais groupées ensemble, elles forment comme une sorte de petit fagot. Les italiens, à cause de cela l’ont appelé fagotto, en français fagot. Il descend des anciens dulcians, des anciennes bombardes, des cromornes qui sont les ancêtres du hautbois et du basson. Il est garni de clefs et fait partie des instruments à anche, comme le hautbois. Son anche est adaptée à un tube contourné appelé bocal. Il s’écrit en clef de fa. Son étendue va du si bémol au-dessous de la portée, en clef de fa, à l’ut au-dessus de la portée en clef d’ut 4ème ligne qui est employée pour les sons aigus.
Dictionnaire 1935

 

Instrument de musique à vent et à anche, dont on se sert encore dans les théâtres, mais que le trombone et l’ophicléide ont, depuis quelque temps, un peu fait oublier. C’est la basse de la flûte et du hautbois.
Dictionnaire de musique, Charles Soullier, 1880

 

Instrument de musique à vent et à anche, inventé par Afranio, chanoine, de Pavie, en 1539, et perfectionné en 1578, par Sigismond Scheltzer. Il tient, dans la famille du haut-bois, le même rang que le violoncelle dans celle du violon. Le diapason du basson est de trois octaves à partir du premier si B grave du piano. Il commence par conséquent un ton plus bas que celui du violoncelle.

Le basson joue dans tous les tons ; ses tons favoris sont : ut, fa, si B, mi B, et leurs relatifs mineurs. Le caractère du basson est en général tendre et mélan- colique ; cependant ses accents, pleins de vigueur et de sentiment, servent parfois à exprimer les grandes passions dans l’agitato, invitent au recueillement, et inspirent une douce piété quand ils accompagnent des chants religieux. Si le basson ne peut être très-brillant, il s’unit du moins parfaitement aux instruments qui ont cette qualité ; et lorsque les violons suspendent leur discours pour laisser le champ libre aux flûtes, aux clarinettes, aux cors, c’est lui qui sert de base à leur harmonie éclatante.

Le basson fit sa première entrée dans l’orchestre, en 1659, dans la pastorale intitulée Pomone, musique de Canbert, il n’avait alors que trois clefs.Les notes hautes du basson ont quelque chose de pénible et de souffrant dont on peut tirer d’excellents effets. Tels sont les soupirs étranges et étouffés qu’on entend dans la symphonie en ut mineur de Beethoven, à la fin du decrescendo. Les sons du médium ont quelque chose de flasque ; c’est là que M.Meyerbeer a trouvé la sonorité froide, décolorée, cadavéreuse dont il avait besoin dans la scène de la Résurrection des Nones. Les traits rapides en notes liées peuvent être employés avec succès dans les tons favoris de l’instrument. M. Meyerbeer en a obtenu d’excellents effets dans la scène des Baigneuses, au deuxième acte des Huguenots, dans l’accompagnement du choeur : Jeunes beautés, sous ce feuillage, etc.

Il existe un nouveau basson inventé par Ad. Sax en 1849, entièrement construit en cuivre. Les trous à boucher par l’extrémité des doigts y sont supprimés et se bouchent au moyen de clefs.
Dictionnaire de musique, Léon et Marie Escudier, 1872

 

Instrument à vent et à anches, composé de quatre pièces de bois garnies de huit trous et de cinq clefs, dans le basson primitif ; des améliorations sensibles y furent apportées vers la fin du XVIIIIe siècle, par l’adjonction de nombreuses clefs. L’anche est adaptée à un tube de cuivre en S, qui se nomme bocal. Le basson aurait été inventé par Afranio, chanoine de Pavie, au commencement du XVIe siècle ; mais il est probable qu’il ne fit qu’en donner la forme, plusieurs instruments, ayant ce timbre, existant avant lui.

Il y a une grande variété de bassons ; les Italiens le nomment fagotto, parce que ses pièces, en se démontant, ressemblent à une sorte de fagot. Le Père Bonanni dit, qu’au XVIIe siècle, les Allemands aimaient beaucoup le Fagot. L’étendue du basson actuel est de trois octaves et d’une quinte, à partir du si bémol, en dessous des portées de la clef de fa. On l’a malheureusement remplacé, dans nos musiques militaires, par le saxophone, qui, à la vérité, possède un beau timbre, mais tout différent. Les plus célèbres professeurs de basson furent : Gebauer, Barizel, Willet, Cokken, etc. M. Jancourt, professeur au Conservatoire de Paris, a ajouté, comme perfectionnement, plusieurs clefs, qui en facilitent singulièrement l’exécution.
Dictionnaire des instruments de musique, Albert Jacquot 1886  

 

Nom masculin

Instrument à vent, en bois, à anche, à tuyau conique. Inventé au XVIe siècle pour remplacer la basse de hautbois, dont le tube droit eût mesuré près de 2 m de longueur, il est construit à l’aide d’une culasse dans laquelle est enserré le tuyau, scindé en deux parties ou branches, qui sont accolées l’une à l’autre et communiquent entre elles à la partie inférieure. A la petite branche, qui est la plus étroite, s’adapte un tuyau de cuivre recourbé en S, nommé bocal, dans lequel se place l’anche. La grande branche se termine par le pavillon. Il est inexact de dire que le Basson fut imaginé par Afranio, chanoine de Pavie ; l’instrument bizarre qui lui est attribué par Albonesion (1539), et qui est dénommé phagoto, était une sorte d’orgue portatif à deux tuyaux munis d’anches libres et de clefs, et alimentés en air par deux soufflets. On doit remarquer toutefois que la langue italienne a retenu fagotto pour nom du basson et que cette dénomination l’a emporté en Allemagne sur celle, primitivement répandue, de pommer.

Au XVIe siècle, Scheitzer, de Nuremberg était renommé comme facteur de Basson, dont au temps de Praetorius (1619), on distinguait trois sortes : le pommer ténor ou fagottino, le pommer basse, équivalent du Basson moderne, et le grand pommer double, auquel correspond le contrebasson.
On associait à ces instruments, pour en former une famille, le cervelas et le courtaud (voyez ces mots). Le basson n’eut d’abord que 2 clefs, puis 4 ; la cinquième fut ajoutée en 1760. Le nombre s’en accrut dès lors assez rapidement est percé de 8 trous latéraux forés obliquement et porte d’ordinaire 16 clefs. Sa longueur théorique est de 2 m 95 cm. Son étendue, à peu près semblable à celle du violoncelle, est de vingt sons fondamentaux et douze sons harmoniques obtenus en octaviant :

 

 

 

 

 

Sa partie s’écrit en notes réelles. Son timbre mordant se détache nettement dans le coloris orchestral et se prête aux effets sombres et dramatiques comme à ceux d’un genre railleur et incisif. On peut lui demander des sauts à grande distance, des traits rapsodés, des suites de notes répétées. Déjà Bach possédait des bassonistes assez  habiles pour exécuter dans un mouvement animé un dessin d’accompagnement tel que celui-ci :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Beethoven a reconnu les ressources du Beethoven et les a souvent mises en valeur, non seulement dans ses symphonies, mais dans Fidelio et dans le Septuor, op. 20 Berlioz s’est servi de ses notes sombres pour accentuer le caractère de la marche au supplice, dans la Symphonie fantastique. Au contraire, Rimsky-Korsakow, choisissant ses notes les plus claires, lui a confié l’exposition du thème gracieux et expressif du second morceau de Sheherazade, tandis que d’Indy et Dukas ont fait appel à sa sonorité incisive pour obtenir des effets franchement comiques, l’un, dans l’épisode des moines du Camp de Wallenstein, l’autre dans L’Apprenti sorcier. Des méthodes de basson ont été publiées vers 1845 par Jancourt et par Willent Bordogni.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les instruments de cuivre ont fait presque complétement disparaître le basson des orchestres militaires, dont il a longtemps fait partie et pour lesquels on fabriquait parfois des modèles décoratifs, dont le pavillon affecte la forme d’une tête d’animal fantastique, à la gueule entrouverte et garnie de crocs.

Le Contrebasson, ancien grand pommer double des auteurs allemands, se construisait en bois dans des proportions doubles de celles du basson et sonnait exactement à l’octave grave de celui-ci. On prit l’habitude au XIXe siècle de l’établir en cuisine, avec tuyau conique d’une longueur théorique de 4 m 68, ancien double et 15 clefs. On écrit sa partie en notes réelles, qu’il exprime une octave au-dessous. Aucun instrument de l’orchestre ne fournit de sons aussi graves. Beethoven s’est servi du Contrebasson dans la scène de la prison, de Fidelio. Les musiciens modernes l’appellent volontiers à renforcer les basses dans le chœur des instruments à vent.
On a désigné, vers 1800, sous le nom de Basse russe une variété de serpent (voyez ce mot)
Jeu d’orgue souvent joint à celui de hautbois, le basson formant la première moitié ou basse du jeu complet. Les facteurs d’orgues appellent quelquefois basson français un jeu d’orgues à anches battantes, et Fagott (non allemand du basson), un jeu à anches libres.
Dictionnaire de musique, Michel Brenet 1936

 

Instrument de musique à vent et à anche, dont on se sert encore dans les théâtres et dans l’harmonie militaire, mais que le trombone et l’ophycléide ont, depuis quelque temps, un peu fait oublier. C’est la basse de la flûte et du hautbois.
Charles Soullier, Dictionnaire de musique 1855 

 

Cet instrument de musique appartient à la famille des instruments à double anche ; il se compose de deux branches ; la plus longue, appelée grands corps, se termine en pavillon, et la plus courte, la branche proprement dire, supporte le buccal armé de son anche. Dans la collection d’Aldophe Sax, vendue à Paris au commencement de décembre 1877, nous avons vu de nombreux types de basson : un basson à six clefs, pavillon rapporté, très vieux, de Pèze, à Paris ; un basson ordinaire à sept clefs, de Durier et Muller, de Strasbourg ; un autre, également à sept clefs, de Bauman, de Paris ; un basson à seize clefs en cuivre, de Savary, de Paris ; enfin un basson-Sax en cuivre, à toutes clefs, qui avait été exposé à Londres en 1851 et à Paris, et dont Fétis parle dans les rapports qu’il a faits de ces deux expositions. Il y a encore les bassons-quinte, les bassons-quarte et le contre-basson.

Cet instrument a remplacé successivement les instruments graves, tels que la bombarde, le basspommer, etc. Notre illustration montre un basson en érable à dix-sept clefs ; d’autres ont jusqu’à dix-neuf clefs. On nomme bassonore un basson d’un diamètre plus considérable que le basson ordinaire ou un basson en cuivre.

Ces instruments sont principalement utilisés dans les musiques militaires ; ils ont été inventés vers 1884.

Dictionnaire de l’art, de la curiosité et du bibelot
Ernest Bosc, Paris, Librairie de Firmin-Didot et Cie, 1883


 

 

 

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