Basse contrainte

Dont le sujet ou le chant, borné à un petit nombre de mesures, comme quatre ou huit, recommence sans cesse, tandis que les parties supérieures poursuivent leur chant et leur harmonie, et les varient de différentes manières. Cette basse appartient originairement aux couplet de la chaconne, mais on ne s’y asservit plus aujourd’hui. La basse-contrainte, descendant diatoniquement ou chromatiquement et avec lenteur de la tonique ou de la dominante dans les tons mineurs, est admirable pour les morceaux pathétiques. Ces retours fréquents et périodiques affectent insensiblement l’âme, et disposent à la langueur et à la tristesse. On en voit des exemples dans plusieurs scènes des opéras français. Mais si ces basses dont un bon effet à l’oreille, il en est rarement de même des chants qu’on leur adapte, et qui ne sont pour l’ordinaire qu’un véritable accompagnement. Outre les modulations dures et mal amenées qu’on y évite avec peine, ces chants, retournés de milles manières, et cependant monotones, produisent des renversements peu harmonieux, et sont eux-mêmes assez peu chantants, en sorte que le dessus s’y ressent beaucoup de la contrainte de la basse.
Dictionnaire de musique, J.-J.Rousseau, 1767


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