Bail

Le bail est une danse espagnole offrant une grande similitude avec la farandole ; elle est d’un style vif, léger et impétueux. Elle est surtout répandue dans les pays s’étendant des Pyrénées à la Méditerranée, jusqu’à Antibes. Le bail résume à lui seul presque toutes les danses catalanes. M. Henri, dont les Mémoires historiques sur l’Espagne font autorité, en donne la chorégraphie suivante : « Les cavaliers s’avancent avec leurs dames ; chacun forme quelques pas singuliers au nombre desquels est le camada rodona, espèce de saut pendant lequel il doit passer son pied droit par dessus la tête de la danseuse. Après avoir reculé quelques instants, celle-ci revient et court après le cavalier qui recule à son tour. Ils changent alternativement l’un de dame, et l’autre de cavalier, et la même figure se répète deux ou trois fois. Enfin, plusieurs couples se joignent et se réunissent en cercle, les dames appuyant, à droite et à gauche,, leurs mains sur les épaules des cavaliers, qui, la poitrine, le jarret tendu pour faire arc-boutant contre la terre et les bras élevés, les soutiennent de leurs mains placées sous les aisselles. Les dames restent quelques secondes dans cette position où, ordinairement, elles s’embrassent. La vue de toutes ces femmes enlevées de terre tout à coup et simultanément, dominant ainsi sur tout le reste des spectateurs a quelque chose qui frappe singulièrement quand on le voit pour la première fois. C’est un des plus jolis tableaux que l’on puisse imaginer. Souvent le saut deux à deux. On aime à voir une jolie personne dans cette espèce de triomphe. Il est curieux de suivre les mouvements de la danseuse quand, s’avançant rapidement vers le cavalier, elle place sa main gauche dans la droite qu’elle lui offre : un triple élan est donné à ces deux mains réunies et la danseuse, raidissant son bras gauche et s’appuyant fortement de la main droite sur l’épaule du cavalier, s’élance, pendant que celui)ci la soulève et l’assied sur sa main. Il fait deux ou trois pirouettes avant de le mettre à terre. On prétend qu’il faut moins d’adresse que de force pour l’exécution de ce saut. « Quelquefois la danseuse, au lieu de s’asseoir sur la main du cavalier, rapproche a contraire la sienne de son ventre, en l’unissant à celle du cavalier qu’i l’élève dans catalanes s’exécutent le plus souvent au bruit des castagnettes, qui, se mêlant en cadence au son de la cornemuse et du hautbois, en rendent le rythme encore plus animé. « La danse catalane parut si poétique au poète Vanières, jésuite de Béziers, qu’il l’a fait entrer dans son livre Proedium rusticum. Il en fait un des plaisirs du temps de la moisson. « La beauté de ces danses consiste pour les dames à savoir reculer légèrement sans sauts ou secousses ; elles fuient, pour ainsi dire, en coulant sur la pointe des pieds, et la tête un peu penchée de côté, avec les mains tenant le tablier.
Dictionnaire de la Danse ; G. Desrat Librairies-Imprimeries réunies, 1895


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