Auxcousteaux

Auxcousteaux, ou comme l’écrit Annibal Gantez (voir ce nom) Hautcousteaux (Arthur ou Artus), naquit en Picardie, suivant cet auteur. M. Victor Magnien croit que ce fut dans les environs de Beauvais (Bulletin de l’athénée du Beauroisis, 1813) ; mais M. Gomart objecte contre cette opinion (Notes historiques sur la maîtrise de Saint-Quentin et sur les célébrités musicales de cette ville) qu’Auxcousteaux ayant été élève de Jean Valentin Bournonville, à la maîtrise de Saint-Quentin, il est vraisemblable qu’il a vu le jour dans cette dernière ville, plutôt qu’à Beauvais. Il y a cependant des motifs en faveur de la première opinion ; car il existe encore des familles du nom d’Auxcousteaux à Amiens et à Beauvais, et M. Gomart lui-même remarque que ces familles ont pour armes parlantes d’Asur à trois cousteaux d’argents garnis d’or, posés en pal. Quoi qu’il en soit, Auxcousteaux fut d’abord chantre à l’église de Noyon, ainsi que le prouve un compte de cette église pour l’année 1627 qui se trouve à la Bibliothèque d’Amiens. Après avoir occupé ce poste pendant un petit nombre d’années, il fut appelé à Saint-Quentin pour y prendre possession de l’emploi de maître de musique de la collégiale. Il alla ensuite à Paris, et, après y avoir publié quelques morceaux de musique d’église, il fut nommé maître de la Sainte-Chapelle. Ses envieux prétendirent qu’il ne tenait cette maîtrise que de la faveur du premier président du parlement ; mais on ne peut nier qu’il ne fût digne de sa place, car ses ouvrages tiennent le premier rang parmi les productions de l’école française e son temps. Dans un avertissement au lecteur, le libraire Pierre le Petit, qui a publié la Paraphrase des pseaumes de David, en vers français, par Antoine Godeau, evesque de Grasse et de Vence, et mis en chant par Artus Aucousteaux (Paris, 1156, 1 vol. in.12) nous apprend que celui-ci fut autrefois haute-contre de la musique de la chapelle du Roy Louis XIII, et qu’il mourut dans cette même année 1656, pendant l’impression de sa musique du recueil des psaumes. On connaît de ce compositeur :

  •   1° Psalmi aliquot ad numerum musices, quatuor, quinque et sex vocum redacti, Paris, Ballard, 1631, in-4° obl.
  •   2° Meslanges de chansons à six parties (Dédiés au premier président Molé), Paris, P. Robert Ballard, 1644, in-4.
  •   3° Quatrains de Mathieu mis en musique à trois voix, selon l’ordre des douze modes, Paris, Robert Ballard, 1648, in-4°.
  •   4° Suite de la première partie des quatrains de Mathieu à trois voix, selon l’ordre des douze modes, ibid., 1652, in-4° obl.
  •   5° Noëls et cantiques spirituels sur les mystères de N. S. et sur les principales fêtes de la Vierge ; premier et deuxième recueils, ibid., 1655.
  •   6° Missa primi toni, Paris, Ballard, in-fol.
  •   7° Missa secundi toni, quatuor vocum, Paris, Ballard, in-fol. max., 1643. Une deuxième édition de cet ouvrage a été publiée par le même imprimeur, en 1658.
  •   8° Missa tertil toni, quatuor vocum, ibid., in-fol.
  •   9° Missa quarti tont, quatuor vocum, ibid., in-fol.
  •   10° Missa quinti toni, quatuor vocum, ibid., in-fol.
  •   11° Missa sexti toni, quinque vocum, in-fol., ibid..
  •   12° Missa septimi toni, quinque vocum, ibid., in-fol.
  •   13° Missa octavi toni, quinque vocum, ibid., in-fol.
  •   14° Messe Quelle Beauté, à mortels, à cinq parties, ibid., in-fol., ibid.. in° Magnificat de tous les tons, à quatre parties, ibid., in-fol. allant.

Ce que j’ai vu de la musique d’Auxcousteaux prouve que c’était un musicien instruit, qui écrivait avec plus de pureté et d’élégance que la plupart des maîtres de chapelle français de son temps. Deux morceaux de sa composition, que j’ai mis en partition pour juger du mérite de l’auteur, m’ont fait croire qu’il avait étudié les ouvrages des anciens maîtres italiens.
Fétis

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