Automatisme ambulatoire de l’épileptique

Automatisme ambulatoire (accès ambulant) de l’épileptique
Le patient présente une inconscience absolue, une absence de la coordination des mouvements et ces sujets n’ont pas de notion de la direction qu’ils ont prise. « Ils errent sans but, s’emparant des objets et renversant souvent devant eux ce qui les gêne. L’amnésie est totale et le souvenir est impossible à l’état de sommeil hypnotique ». Dans la plupart des cas, les patients sont « absolument inconscients des actes qu’ils accomplissent ou des attitudes qu’ils prennent au cours de leur crise commitiale ». Cet acte qui entraîne comme corollaire l’irresponsabilité des sujets, est assez généralement admis au début du XXe et on tende souvent a priori à regarder comme de nature épileptique tout acte anormal effectué par un individu en apparence sain et ignorant sincèrement les fait qui lui sont rapprochés. Une des causes d’automatismes est le vertige épileptique, une forme non convulsive d’épilepsie, des impulsions des accès de fureur imprévisibles, incompréhensibles, irrésistibles, où, sans aucune conscience et dans une violence aveugle, le sujet se livrera éventuellement à quelque crime sauvage et bestial. Il peut se manifester dans des situations moins inquiétantes : des actes ordinaires effectués hors de toute conscience et possédant ces traits de soudaineté, d’irrationalité. C’est ce que Charcot nommera « petit automatisme ». L’automatisme ambulatoire doit bien se différencier avec le somnambulisme hystérique. Dans son cas clinique, le malade n’a jamais convulsé ni présenté des absences, le diagnostic d’épilepsie repose donc sur l’épreuve de la thérapeutique du bromure et les accès d’automatismes sont « équivalents psychologiques des attaques convulsifs ». Pour Charcot, les manifestations motrices simples du « petit mal » pourraient se continuer dans le temps et on obtient l’accès ambulatoire. La durée n’aurait donc, aucune importance. L’automatisme ambulatoire de Charcot ne convient qu’à quelques fugueurs et il est plus proche des troubles dissociatifs que du voyage pathologique. Les malades ne sont pas des automates à proprement parler, puisqu’ils sont conscients, ont un but, accomplissent des actes coordonnés, et ses troubles mentaux sont surtout observés après la fugue, à cause de l’amnésie que l’accompagne. Comme on a vu les critères différentiels entre fugues hystériques et épileptiques ne sont jamais solides, mais au contraire évanescentes et parfois même franchement contradictoires ou inversés. Des questions reviennent par rapport à la polysémie du terme « conscience » comme présence au monde ou au contraire conscience réfléchi de sa propre activité mentale. Dans l’accès épileptique on va rencontrer bien des variations entre l’inconscience totale et ces formes de vertiges ou absences respectant la conscience. On s’interroge sur la réalité d’une suspension de la conscience dans certaines fugues, comme les somnambuliques qui montrent une excellente organisation préalable au départ avec vols ou emprunts d’argent, préparation des papiers et des cartes ; d’un autre côté par les finalités comme échapper à l’armé ou aux créanciers ou tromper son mari. L’amnésie va se mettre en doute aussi devant des cas des personnes chez qui le souvenir revient partiel ou complètement sans aucune intervention thérapeutique.
Les antécédents d’épilepsie ne vont pas non plus à eux seuls à justifier une fugue comme épileptique. Il pouvait avoir même des patients qui présentent en même temps plusieurs pathologies entre alcoolisme, obsession, hystérie, délire halluciné, démence précoce ou épilepsie. C’est le début de la fin pour « l’automatisme ambulatoire », l’origine épileptique est mis en cause et l’analyse des études antérieurs les révèlent comme hystériques, comme le cas de Mén ; on constate que le modèle proposé par Charcot séduit par sa construction mais en grande partie par l’autorité de son inventeur. Grâce au concept de Charcot « d’impulsion irrésistible des épileptiques », ceux-ci sont considérés comme irresponsables pénales pour ses crimes ou délits commis pendant les accès commitaux dont des fugues épileptiques. Le somnambulisme est lié à l’hystérie et le médecin légiste aura tendance à le rattacher à la pathologie ce qui le pousse vers l’irresponsabilité. Plus tard, les notions d’inconscience ou d’automatisme vont être réévalués quand des fugueurs vont commettre des crimes et son intentionnalité est clairement criminelle.
Federico A. Caro


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