Augustin (Aurélien)
Un des plus grands hommes entre les docteurs de l’Église, naquit à Tagasie, petite ville d’Afrique, le 13 novembre 354, sous le règne de l’empereur Constance. Ses parents, qui désiraient qu’il fût savant, le firent étudier à Madaure et à Cartilage. Ses progrès furent rapides, mais sa jeunesse fut orageuse. Après avoir professé l’éloquence à Tagasie et à Carthage, il se rendit à Rome, et peu de temps après à Milan, où il venait d’être appelé comme professeur. Ce fut là qu’il entendit les sermons de saint Ambroise, et qu’il se convertit à la région chrétienne. Il ne tarda point à quitter toutes ses occupations pour suivre sans obstacle la carrière religieuse où il était entré, et il retourna en Afrique, où il fut nommé évêque d’Hippone. Il se trouva à plusieurs conciles, et combattit avec éclat les manichéens, les donatistes, les pélasgiens et toutes les autres sectes qui s’étaient formées dans les quatrième et cinquième siècles. Il mourut à Hippone, le 28 août 430, pendant que cette ville était assiégée par les Vandales. Parmi les écrits de S. Augustin, on trouve un traité De Musica, en six livres, et en forme de dialogue, qui a été imprimé à Bâle, en 1521, in-4°, et que les bénédictins ont inséré dans leur édition de ce Père de l’église, en 11 volumes in-folio (Paris, 1684). On le trouve aussi dans la première édition de ses œuvres, Bâle, 1569, in-folio. MM. Gaume, libraires de Paris, ont publié en 1835-1836, une belle édition des œuvres de saint Augustin, en onze volumes in-8°, dans laquelle on trouve son traité de musique. Cet ouvrage en a été extrait, et l’on en a fait un tirage à part, en un volume in-12 de 268 pages, sous ce totre : S. Aureli Augustini Hipponensis episcopi de Musica libri sex, post recensionem monachorum ordinis sancti Benedicti, e congregatione S. Mauri, ad Mss. Bibliotheeae regiae codices, et veteres editiones novis nunc curis recogniti atque emendati. Parisiis, apud Gaume fratres, 1836. Les notes qui accompagnent cette édition sont fort bonnes. Ce serait en vain qu’in chercherait dans cet ouvrage des renseignements positifs sur la musique de l’époque ou vivait Saint Augustin ; ce savant homme y traite peu de l’art musical en lui-même. Dans le premier livre il donne une définition de la musique, et s’attache à démontrer que les notions que nous en avons nous viennent directement de la nature, préalablement à toute étude. Les autres livres ont plus de rapport au rhythme et au mètre qu’à la musique proprement dite. Au résumé, le traité de musique de Saint Augustin est un ouvrage faible et peu digne de son auteur. Il paraît qu’il n’en avait pas lui-même une opinion fort avantageuse, car il en fait une critique assez sévère dans une épitre à un de ses amis, nommé Memorius, qui lui avait demandé ce traité (August. Op., t. 2, Epist. 161, p. 487, édit. 1684). Il dit qu’à la vérité il a écrit six livres sur la partie de la musique qui concerne le temps et le mouvement, et qu’il se proposait d’en faire encore six autres sur les tons et les modes, mais que Memorius se repentirait de son empressement à les avoir demandés, tant il les trouverait ennuyeux et difficiles à entendre. Il ajoute que le sixième livre est en quelque sorte le résumé des cinq autres, qui ne valent pas la peine qu’on les lise, et qui n’avaient point plu même à son cher fils Julien.
Fétis
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