Audran

Girard Audran graveur né en 1640

Graveur qu’on nomme mal à propos Gerard, né à Lyon en 1640, mort à Paris en 1703. Il apprit de son père les premiers éléments du dessin et de la gravure et vint ensuite à Paris où il développa ses talents. Sa réputation le fit connaître de le Brun, qui lui fit graver la bataille de Constantin et son triomphe. Ces ouvrages lui méritèrent un logement aux Gobelins. Après avoir produit plusieurs autres ouvrages non moins estimables ; il fut à Rome, où il demeura pendant trois ans, et fit plusieurs morceaux de la plus grande beauté, entr’autres le portrait de Clément IX. Le grand Colbert, frappé de son mérite, sollicita les ordres de Louis XIV qui le rappela en France, le nomma son graveur, lui accorda une pension et le combla de bienfaits.

Cet artiste sublime, loin de croire qu’un servile arrangement de tailles, et une pureté de burin souvent froide et affectée, fussent essentiels à la gravure de l’histoire, fit valoir ses ouvrages par un mélange hardi de hachures libres et de points mis en apparence sans ordre, mais avec un goût inimitable et laissa à la postérité des exemples admirables du vrai caractère dans lequel les grandes compositions doivent être traitées. Ses chef d’œuvre, qui n’offrent qu’un style peu flatteur aux yeux des ignorants, sont l’admiration du vrai connaisseur et des personnes de bon goût. Il avait acquis de profondes lumières sur son art, par les études constantes qu’il fit de la science du dessin, et par l’usage qu’il avait de peindre d’après nature. Ce grand homme sut toujours se pénétrer du génie de son auteur, souvent pour l’embellir, et quelquefois pour le surpasser.

Il est sans contredit le plus célèbre graveur qui ait existé dans le genre de l’histoire. On connaît de lui quelques sujets qu’il a gravés d’après ses dessins, qui offrent autant de goût que de caractère et de facilité. Le Brun, qui se connaissait en artistes, crut se faire honneur, en confiant aux talents de celui-ci le soin de rendre les batailles d’Alexandre qu’il venait de terminer. Girard surpassa dans ces morceaux les espérances mêmes de ce grand peintre. Il en grava quatre ; le cinquième, qui a pour sujet la famille de Darius, fut gravé par le chevalier Edelinck. Girard entreprit encore de multiplier, par son burin, les chefs-d’œuvre du Poussin, de le Sueur, de Raphaël, des deux Courtois, de Stella, de Mignard, etc. La coupole du Val-de-Grace, d’après celui-ci, peut être citée, après les batailles d’Alexandre, comme un de ses plus beaux morceaux. Il avait été nommé conseiller de l’académie de peinture en 1681. Il ne laissa de son mariage aucun enfant mâle, et mourut âgé de soixante-un ans, considéré des grands, estimé de tous les savants de son siècle, chéri et regretté de tous ceux qui l’avaient connu.

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