Audibert (…)

Maître de musique de l’Académie du Roi, à Lyon, naquit à Aix en Provence, au commencement du dix-huitième siècle. Il apprit les éléments de la musique comme enfant de chœur au chapitre de Saint-Sauveur de sa ville natale, et dut, dans cette école, le condisciple de l’abbé Blanchard. Son éducation finie, il alla s’établir à Toulon, où il fut pensionné du Coucert. Il paraît qu’il ne quitta la ville que pour prendre possession de sa place de maître de musique de l’Académie. Dans une lettre qu’il écrivit au ministre d’Argensop, en 1746, on voit qu’il avait sept enfants, que l’aîné de ses fils, âgé de dix-sept ans, était musicien, et que lui-même faisait subsister sa famille au moyen des leçons qu’il donnait. Dans un mémoire, dont il sera parlé tout à l’heure, et qui est joint à la lettre déjà citée, il dit aussi qu’il est connu par différents ouvrages en plusieurs genres qu’il a donnés au public dans les provinces. Ces ouvrages sont depuis longtemps tombés dans l’oubli, et le nom d’Audibert, serait aujourd’hui parfaitement inconnu, si les recherches de l’auteur de ce Dictionnaire ne lui avaient fait découvrir un fait qui recommande ce musicien à l’attention des historiens de l’art musical.
Dans un recueil manuscrit qui se trouve à la Bibliothèque impériale de Paris, parmi les livres imprimés, sous le numéro V, 1840, sont contenus : une lettre écrite par Audibert au ministre des affaires étrangères, au mois de février 1746, et un mémoire sur un chiffre musical de son invention pour l’usage de la diplomatie. Selon lui, ce chiffre, dont il donne un exemple dans un morceau de quinze portées, devrait être à l’abri de toute explication par ceux qui n’en posséderaient pas le secret ; néanmoins son exemple ayant été soumis à l’analyse dans les bureaux des affaires étrangères, fut déchiffré avec facilité, et les éléments de son chiffre furent dégagés méthodiquement par l’employé chargé de ce travail. Sans lui avouer que son secret n’en était plus un, le ministre lui répondit qu’il possédait déjà plusieurs chiffres du même genre, que ces chiffres ne pouvaient être considérés que comme des choses curieuses, et qu’on n’en pouvait faire usage dans les expéditions habituelles. Dans le fait, le grand inconvénient de l’invention d’Audibert consistait en ce que chaque signe ne représentait qu’une lettre de l’alphabet, ce qui rendait l’opération de la traduction fort longue. L’analyse de ce chiffre musical a été donnée dans le 28° numéro de la cinquième année de la Revue musicale.
Fétis


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