Aubert Lemeland

Musicien

Compositeur décédé à l’âge de 78 ans le 15 novembre 2010. Apprécié, reconnu, rejeté, reconquis, c’est le résumé de la vie musicale d’Aubert Lemeland, un musicien que personne n’a jamais apprivoisé, car il le refusait. Il refusait d’être affilié à quelque courant que ce soit. Ses maîtres : ceux qui faisaient de la « vraie musique ».

Ses confidents, les chiens qui ont partagé l’essentiel de sa vie et auxquels il avait fini par ressembler physiquement et affectueusement.
Ce Normand, que sa ville natale de La-Haye-du-Puits venait d’honorer, avait vécu l’Occupation et le débarquement du 6 juin comme les stigmates. On peut y trouver une relation avec sa profonde admiration pour les compositeurs anglo-saxons et américains : il m’avait fait découvrir Arnold Bax, il appréciait Holst, Barber et Copland. J’ai eu la chance de le connaître peu après la création de sa Première Symphonie au Capitole de Toulouse. Michel Plasson venait de prendre les rênes de cette institution. Aubert a provoqué notre rencontre car il savait que nous devions nous entendre. Sous des apparences de gros ours bougon, il avait une grande sensibilité et une vraie perception de la nature des autres.

Lorsqu’il fréquentait des émissions de radio que je produisais, sa présence apportait quelque chose de vrai. Son intransigeance, son franc-parler lui ont joué plus d’un tour. Il n’était pas « musicalement correct ». La sanction : pour certains c’était le placard, pour lui ce fut un tunnel. Mais si les décideurs refusaient de le programmer, les musiciens le jouaient et lui commandaient des œuvres. Et hors de nos frontières, on a commencé à le découvrir, notamment en Allemagne. Depuis quelques temps, on voyait s’amorcer un « retour à la case départ ». Sa santé lui a joué un mauvais tour, mais sa musique reste.
Alain Pâris



 

Imprimer

Association

Faire un don
Adhérer

Formation Médecine des arts-musique

Cursus Médecine des arts-musique