Astorga (Emmanuel, baron D’)

Astorga (Emmanuel, baron D’) né à Palerme, le 11 décembre 1681, eut une existence toute romanesque. Fils d’un chef de bandes mercenaires au service de la noblesse de Sicile, qui, souffrant impatiemment le joug de l’Espagne, essaya de le secouer par l’insurrection en 1701, Astorga vit périr son père sur l’échafaud dans la même année, avec plusieurs nobles siciliens. Sa mère, qu’on obligea d’assister au supplice, mourut de douleur, et lui même s’évanouit. La princesse des Ursins, première dame d’honneur de l’épouse de Philippe V, prit en pitié le pauvre jeune homme, et le fit entrer au couvent d’Astorga, en Espagne, dont plus tard il prit le nom. Dans cette retraite il acheva son éducation et perfectionna, par l’étude, le beau sentiment musical dont la nature l’avait doué. Rentré dans le monde trois ans après, il obtint, par le crédit de sa protectrice, le titre de baron d’Astorge, et fut chargé d’une mission près de la cour de Parme en 1704. Il y devint l’âme de toutes les réunions d’amateurs de musique ; car il était excellent chanteur et compositeur de mélodies gracieuses et sentimentales. Sa mission terminée, il continua de demeurer à Parme, où le retenait son amour secret pour la fille du souverain, Elisabeth Farnèse. Le duc, ayant pénétré dans les sentiments de son hôte, trouva le moyen de l’éloigner en lui donnant une lettre de recommandation pour l’empereur Léopold Ier, qui, séduit par les talents du baron d’Astorga, voulut l’attacher à sa cour ; mais celui-ci ne jouit pas longtemps de sa faveur, car son nouveau Mécène mourut le mai 1705. Le baron d’Astorga s’éloigna de Vienne peu de temps après, et mena une vie aventureuse, visitant l’Espagne, où il retrouva la faveur de sa bienfaitrice, puis le Portugal, l’Italie, et enfin l’Angleterre, où il demeura deux ans. En 1720, il reparut à Vienne ; mais il y resta peu de temps, et se retira au couvent en Bohême, où il mourut le 21 août 1736 (Voy. L’Oesterreichisches Biographisches Lexicon de Bermann, t. I, p. 278.) Parmi ses nombreuses compositions, on ne peut citer que les suivantes :
  1° Stabat Mater, qui fut exécuté à Oxford en 1713, et qui obtint beaucoup d’applaudissements.
  2° Dafne, opéra, à Vienne, en 1705.
  3° Cantate Quando penso, etc.
  4° Cantate : Torna Aprile.
  5° Cantate : In questo cor. Burney loue dans ces cantates, qui passent pour être ses meilleures, la grâce et la simplicité de la composition.
  6° Cantate : Clorinda, s’ to t’amai, etc.
  7° Cantate : Palpitar già sento il cor. Reichardt possédait quelques morceaux inédits de la composition d’Astorga. La partition du Stabat Mater, à quatre voix et instruments, est en manuscrit à la bibliothèque royale de Berlin ; on la trouve aussi à la bibliothèque impériale de Vienne, avec celle de la pastorale de Dafne, dans le fonds de Klesewetter. La collection de l’abbé Santini, à Rome, renferme 54 cantates d’Astorga pour contralto et clavecin, et enfin 10 duetti pour deux soprani. Toute cette musique est remarquable par l’originalité, le sentiment et l’expression. Je possède une collection considérable d’œuvres d’Astorga.
Fétis


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