Asclépiades

584 avant J.-C.
Médecins qui se disaient descendants d’Esculape, ont eu la réputation d’avoir conservé la médecine dans leur famille pendant plus de sept cents ans. Galien a même avancé que de leur temps l’anatomie avait été poussée à un degré de perfection qu’elle n’eut pas dans les siècles postérieurs à l’extinction de cette famille. Mais Galien n’a pas parlé ainsi que parce qu’il était prévenu en faveur des Asclépiades.
Asclépiades veut dire les enfants d’Asclépius, qui est le nom grec d’Esculape. Plusieurs auteurs ont pris le soin de faire leur histoire ; et, si nous avions les écrits d’Aratosthène, de Phérécide, d’Apollodore, d’Arius de Tarse et de Polyanthus de Cyrène, nous en saurions quelque chose de plus particulier. Quoique leurs ouvrages soient perdus, les noms d’une partie des Asclépiades se sont conservés, comme le prouve la liste des ancêtres d’Hippocrate, qui se disait le dix-huitième descendant d’Esculape. La généalogie de ce médecin se trouve encore tout entière de la manière suivante :

- Hippocrate était fils d’Héraclide ; celui-ci fils d’un autre Hippocrate, fils de Gnosidicus, fils de Nébrus, fils de Sostratus III, fils de Théodore II, fils de Théodore I, fils de Crisamis I, fils de Cléomitidée I ou Cléomyttades, fils de Dardanus, fils de Sostratus I, fils d’Hippolochus ou Hippologue, fils de Podalire, fils d’Esculape.
- On ne manquera pas de dire que cette généalogie est fabuleuse ; mais, accordant qu’il peut s’être glissé quelque erreur ou quelque chose d’inventé dans cette succession des Asclépiades, il est du moins certain qu’on connaissait avant Hippocrate diverses branches de la famille d’Esculape outre la sienne, et que celle d’où ce médecin était issu se distinguait des autres par le surnom d’Asclépiades Nébrides, c’est-à-dire de Gnosidicus, avait encore un autre fils nommé Chrysus, qui pouvait avoir fait une branche séparée de cette d’où d’Hippocrate était sorti. D’ailleurs, Nébrus s’était particulièrement rendu fameux dans la médecine, et, suivant la remarque d’Etienne de Bysance, la prêtresse d’Apollon avait rendu un témoignage avantageux de ses connaissances à cet égard.

- Il y avait encore d’autres branches d’Asclépiades qui étaient répandues en divers endroits ; on comptait même trois écoles célèbres que les descendants de cette famille avaient établies. La première était celle de Rhodes, qui manqua aussi la première par l’extinction de cette branche des successeurs d’Esculape. Ceci arriva apparemment longtemps avant Hippocrate, puisqu’il n’en parle point, comme il fait de celle de Cos, qui était la seconde, et de celle de Cnide, la troisième. Ces deux dernières florissaient en même temps que celle d’Italie, où brillèrent Pythagore, Empédocle et d’autres philosophes médecins, quoique les écoles grecques fut anciennes. Ces trois écoles, qui étaient les seuls qui fissent alors du bruit, se disputaient à qui ferait les plus grands progrès dans la médecine ; l’émulation qui régna entre elles ne manqua pas d’assurer le succès de leurs études. Galien donne la préférence à celle du Cos, parce qu’elle a formé un plus grand nombre d’excellents disciples, parmi lesquels Hippocrate tient le premier rang. Celle de Cnide occupait la seconde place, et celle d’Italie la troisième. On ne connaît aucun écrit qui ait paru sous le nom de celle-ci ; mais les écoles de Cnide et de Cos transmirent à la postérité les fruits de leurs travaux. Ce fut la première que sortit cet ouvrage qui porte le nom de Sentences Cnidiennes ; et l’on regarde les Prénotion Coaques, qui se trouvent parmi les œuvres d’observations faites par les médecins de la seconde.

- Hérodote parle d’une école qui était à Crotone, patrie de Démocède, célèbre médecin qui vécut du temps de Pythagore. Le même historien fait encore mention d’une école de médecine établie à Cyrène, où Esculape avait un temple ; mais, comme le service était différent de celui qu’on pratiquait dans la Grèce, cette circonstance pourrait faire soupçonner qu’il y avait aussi à Cyrène des Asclépiades d’une autre sorte.

MM Bayle et Thillaye. Biographie médicale par ordre chronologique. Paris Adolphe Delahais, 1855


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