Arteaga (Étienne)
Jésuite espagnol, né à Madrid, était fort jeune lors de la suppression de la compagnie de Jésus. Il se retira en Italie, et fut nommé membre de l’Académie des sciences de Padoue. Il vécut longtemps à Bologne, dans la maison du cardinal Albergati. La P. Martini, qu’il connut dans cette ville, l’engagea à travailler à ses Révolutions du théâtre musical italien, et lui procura le secours de sa nombreuse bibliothèque. Arteaga se rendit ensuite à Rome, où il se lia d’amitié avec le chevalier Azara, ambassadeur d’Espagne à la cour de Rome de son ami, le 30 octobre 1799. On a publié à Bologne, en 1783, son ouvrage intitulé : Le Rivoluzioni del teatro musicale italiano, dalla sua origine, fino al presente, 2 vol. in-8°. Il y en a eu une troisième édition, dont j’ignore la date, et que je ne connais que par l’avertissement d’un traduction française fort abrégée qui parut à Londres, en 1802, sous ce titre : Les révolutions du théâtre musical en Italie, depuis son origine jusqu’à nos jours, traduites, in-8°, 102 pages. Cet abrégé a été fait par le baron de Rouvron, émigré français. Lichlenthal ne parle pas de la troisième édition. E. L. Gerber, et d’après lui, MM. Choron et Fayolle, disent que le livre d’Arteaga avait eu déjà cinq éditions en 1790 : c’est une erreur, il n’y en a jamais eu que trois. Une traduction allemande a été publiée à Leipsick en 1789, en 2 volumes in-8° ; cette traduction est du docteur Forkel, qui l’a enrichie de beaucoup de notes. L’ouvrage d’Arteaga est le plus important qu’on ait écrit sur les révolutions du théâtre musical ; c’est le seul où l’on trouve de l’érudition sans pédantisme, des aperçus fins sans prétention, un esprit philosophique, un goût, un style élégant, et point d’esprit de parti. Il serait à désirer que ce livre fût traduit en français ; car on ne peut considérer comme une traduction le maigre extrait dont j’ai parlé. Arteaga a laissé en manuscrit un ouvrage. Intitulé : del ritmo sonoro, e del ritmo muto degll antichi, dissertazioni VII, dont il avait confié la traduction à Grainville, auteur d’une traduction médiocre du poème d’Yriarie sur la musique ; ce dernier était au tiers de l’entreprise lorsque Arteaga cessa de vivre. On avait annoncé dans les journaux que le neveu du chevalier Azara se proposait de publier le manuscrit original, resté entre ses mains ; mais il n’a pas tenu sa promesse. Il avait été déjà question autrefois de publier l’ouvrage à Parme avec les caractères de Bodoni ; la révolution, qui avait fait de l’Italie le théâtre de la guerre, suspendit cette entreprise littéraire. Aucuns renseignements n’ont été donnés plus tard sur le sort du manuscrit d’Arteaga.
Fétis
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