Art Arabe

La parenté de la sculpture arabe et mauresque avec la sculpture byzantine est sensible

Généralement on croit que la loi musulmane défendait aux artistes arabes la reproduction de la figure humaine ou des êtres animés quelconques ; il n’en est rien. En effet, si nous étudions avec soin le Coran, rien n’indique la prohibition de représenter des idoles et des êtres animés. Ce n’est guère que dans les entretiens de Mahomet et de ses disciples, entretiens recueillis par ces derniers, qu’on peut voir que le Prophète réprouvait la reproduction d’animaux par la peinture ou la sculpture. Du reste, les sectarismes seuls d’Omar ne représentaient jamais la figure humaine ; ceux d’Ali, au contraire, les chyistes ou hétérodoxes la laissaient reproduire par les artistes ; mais nous devons ajouter qu’en général on trouve dans les compositions des artistes arabes plus d’ornements que de figures. Cependant nous savons fort bien que la mosquée construite à Jérusalem vers l’an 700, par le calife Abdel-Meleck, avait des portes dans la décoration desquelles figuraient des images du Prophète ; et quelques écrivains arabes, entre autres Mouradja-d’Osson, nous informent des peintures murales de l’intérieur de ce temple représentaient diverses scènes du paradis et de l’enfer. Ces travaux avaient dû être exécutés par des artistes byzantins ; du reste, la peinture arabe dérive en grande partie de l’école byzantine. La parenté de la sculpture arabe et mauresque avec la sculpture byzantine est sensible ; elle ne se reconnaît pas seulement dans l’ornementation, mais encore et surtout dans la représentation des animaux et dans quelques rares spécimens de la statuaire, que les Arabes ont presque ignorée, tandis qu’ils ont prodigué avec un grand luxe et une grande abondance l’ornementation en rinceaux, en zigzags, en entrelacs, en palmettes, etc.

Les Arabes, principalement ceux d’Afrique, paraissent avoir été très avancés dans les connaissances de l’art céramique, ils ont produit des carreaux et des faïences étourdissantes. Nous ne pouvons en juger par les produits qui nous restent, par poteries musulmanes, principalement par les produits dénommés perso-arabes, hispano-arabes et siculo-arabes ; ces dernières céramiques sont toutes ou presque toutes à reflets métalliques, ces reflets mordorés qu’aux XV° et XVI° siècles ont imités les villes italiennes Gabbio et Pesara.

Les Arabes ont également fabriqué des vases en terre  de pipe avec une couverte d’un beau vernis bleu-verdâtre, composé de cuivre et de potasse. Ces vases comportent également des ornements, à reflets métalliques dorés et cuivrés ; et, fait curieux à noter en passant, c’est que le vernis bleu des Arabes est d’une nuance ou plutôt d’un ton presque identique à celui de certaines poteries égyptiennes.

Dictionnaire de l’art, de la curiosité et du bibelot
Ernest Bosc, Paris, Librairie de Firmin-Didot et Cie, 1883


 

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