Arriaga (Jean-Chrysostome de)

Né à Bilbao, en 1808, montra dès son enfance les plus heureuses dispositions pour la musique. Il apprit les premiers principes de cet art presque sans maître, guidée par son génie. Sans avoir aucune connaissance de l’harmonie, il écrivit un opéra espagnol où se trouvaient des idées charmantes et toutes originales. A l’âge de treize ans il fut envoyé à Paris pour y faire de sérieuses études au Conservatoire de son art ; il y devint élève de Baillot pour le violon, et de l’auteur de ce Dictionnaire pour l’harmonie et le contre-point, au mois d’octobre 1821. Ses progrès tinrent du prodige ; mois de trois mois lui suffirent pour acquérir une connaissance parfaite de l’harmonie ; et, au bout de deux années, il n’était aucune difficulté du contre-point et de la fugue dont il ne se jouât. Arriaga avait reçu de la nature deux facultés qui se rencontrent rarement chez le même artiste : le don de l’invention et l’aptitude la plus complète à toutes les difficultés de la science. Rien ne prouve mieux cette aptitude qu’une Fugue à huit voix qu’il écrivit sur les paroles du Credo, Et vitam venturi : la perfection de ce morceau était telle, que Cherubini, si bon juge en cette matière, n’hésita pas à le déclarer un chef-d’œuvre . Des classes de répétition pour l’harmonie et le contre-point ayant été établies au Conservatoire en 1824, Arriaga fut choisi comme répétiteur d’une de ces classes. Les progrès de ce jeune artiste dans l’art de jouer du violon ne furent pas moins rapide : la nature l’avait organisé pour faire bien tout ce qui est du domaine de la musique.
Le besoin de produire le tourmentait, comme il tourmente tout homme de génie. Son premier ouvrage fut un œuvre de trois quatuors pour le violon, qui parut à paris, en 1824, chez Ph. Petit. Il est impossible d’imaginer rien de plus original de plus élégant, de plus purement écrit que ces quatuors, qui ne sont pas assez connus. Chaque fois qu’ils étaient exécutés par leur jeune auteur, ils excitaient l’admiration de ceux qui les entendaient. La composition de cet ouvrage fut suivie de celle d’une ouverture, d’une symphonie à grand orchestre, d’une messe à quatre voix, d’un Salve Regina, de plusieurs cantates françaises et, de quelques romances. Tous ces ouvrages, où brillent le plus beau génie et l’art d’écrire poussé aussi loin qu’il est possible, sont restés en manuscrit. Tant de travaux faits avant l’âge de dix-huit ans avaient sans doute porté atteinte à la bonne constitution d’Arriaga ; une maladie de langueur se déclara à la fin de 1825 : elle le conduisit au tombeau dans les derniers jours du mois de février de l’année suivante, et le monde musical fut privé de l’avenir d’un homme destiné à contribuer puissamment à l’avancement de son art, comme les amis du jeune artiste le furent de l’âme la plus candide et la plus pure.
Fétis


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