Arnolphe Di Lapo

Architecte et sculpteur né à Florence en 1232

Architecte et sculpteur né à Florence en 1232, mort en 1300. Il était contemporain de Cimabué, et rendit à l’architecture les mêmes services que celui-ci rendit à la peinture. Ils furent tous les deux créateurs, ou du moins restaurateurs de l’art qu’ils exerçaient. Qu’on ne s’imagine pas cependant qu’Arnolphe ait porté l’architecture à un bien haut degré de perfection ; c’est assez pour sa gloire de l’avoir retirée de la barbarie où elle était comme ensevelie depuis des siècles, et d’avoir mis dans ses ouvrage quelques traces de bon goût. Mais, s’il y laissa subsister encore le mélange d’arabe et de tudesque, on ne doit en accuser que la nature elle-même des choses. L’expérience ne nous apprend que trop que dans le monde physique, comme dans le monde moral, on n’arrive à la perfection que par des degrés insensibles. D’ailleurs, tous les édifices construits par Lapo sont marqués au coin de la solidité. On peut en juger par l’église de Sainte Marie del Fiore, qui est la cathédrale de Florence. Cette église, que les Florentins avaient résolu de rendre la plus belle du monde, fut bâtie d’une manière si solide, que Brunelleschi put élever au-dessus la grande coupole qui étonne tous les connaisseurs. Les autres ouvrages de Lapo sont les nouvelles murailles de Florence, qu’il flanqua de tours ; la place que l’on nomme Or Saint-Michel ; celle des Prieurs ; l’abbaye et l’église de Sainte Croix. On voit dans cette dernière le portrait de notre artiste, fait de la main de Giotto.

Dictionnaire des artistes ou Notice historique et raisonnée des architectes, peintres, graveurs, sculpteurs, musiciens, acteurs et danseurs. Ouvrage rédigé par M. l'Abbé de Fontenai. 1776


 

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