Ariosti (A.)

Dominicain, naquit à Bologne vers 1660, et s’adonna de bonne heure à l’étude de la musique. Il paraît qu’il obtint une dispense du pape qui l’exemptait des devoirs de son état, et lui permettait de se livrer à la composition des ouvrages de théâtre. Après avoir terminé ses études, il écrivit pour le théâtre de Venise, en 1686, l’opéra de Dafne, de Zeno. Deux ans après, il fut nommé maître de chapelle de l’électricité de Brandebourg. L’anniversaire du mariage du prince Frédéric de Hesse-Carsel avec la fille de l’électrice donna lieu, en 1800, à des fêtes brillantes, où l’on représenta un intermède d’Ariosti, intitulé la Festa d’Imenei, à la maison de plaisance de la princesse, près de Berlin. Dans cet ouvrage, ainsi que dans ceux qui lui succédèrent immédiatement, Ariosti imita servilement le style de Lulli ; mais dans son opéra d’Alys il changea de manière, et se rapprocha de celle d’Alexandre Scarlatti, sans pouvoir jamis en avoir une qui lui fût propre. Au bout de quelques années de séjour à Berlin, il reçut une invitation pour se rendre à Londres, où il arriva en 1716 : il y obtint des succès brillants dans son Coriolan et dans Lucius Verus : on en imprima même les partitions entières, distinction jusqu’alors sans exemple en Angleterre. Mais, à l’arrivée de Haendel dans ce pays, ses rivaux Bononcini et Ariosti perdirent la faveur du public, et leurs compositions disparurent devant les œuvres de ce grand musicien. Ariosti finit par tomber dans un état voisin de la misère, et fut obligé de publier par souscription, en 1728, un livre de cantates de sa composition, qu’il dédia au roi Georges 1er. Heureusement ces sortes d’entreprises sont ordinairement couronnées par le succès en Angleterre : celle-ci produisit un bénéfice de près de mille livres sterling. Peu de temps après, Ariosti partit pour l’Italie, et se retira à Bologne. On ignore l’époque de sa mort. A ses talents comme compositeur Ariosti joignait le mérite d’être bon violoncelliste et habile exécutant sur la viole d’amour. A la sixième représentation de l’Amadis de Haendel, il exécuta un morceau sur la viole d’amour, instrument alors inconnu en Angleterre, et le charme de l’instrument joint à son talent excita un enthousiasme général. Il était d’un caractère doux et affable, mais c’était un homme de peu de génie. Voici la liste de ses compositions connues :
  1° Dafne, en un acte ; 1696.
  2° Erifile, Venise, 1697.
  3° la Madrede’ Maccabei, à Venise, en 1704.
  4° La Festa d’Imenei ; Berlin, 1700.
  5° Atys, Lutzenbourg, 1700.
  6° Nabucodonosor, Vienne, 1706.
  7° La plù gloriosa fatica d’Ercole ; Bologne, 1706.
  8° Amor tranemici ; Vienne, 1708.
  9° Ciro ; Londres, 1721.
  10° Le premier acte de Mucius Sesvola ; ibid., 1721.
  11° Coriolan ; ibid., 1723.
  12° Vespasien, ibid.., 1724.
  13° Artaserse ; 1724.
  14° Dario ; ibid.., 1725.
  15° Lucius Verus ; Londres, 1726.
  16° Tensone ; ibid.., 1727.
  17° Cantates, and a collection of lessons for the viol d’amore ; Londres, 1728.
  18° S. Radegonda, regina di Francia ; oratorio, 1693.
Fétis


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