Arabesque

Ornement décoratif

arabesqueOrnement décoratif employé par le peintre, le sculpteur, l’architecte, par le relieur, le graveur sur métaux, le nielleur, le damasquineur, etc. Cet ornement se compose de rinceaux, d’entrelacs, d’enroulements, de palmes, de branchages plus ou moins entortillés avec fleurs, fruits et boutons.
Souvent ces enroulements portent des animaux, des oiseaux, des chimères, des êtres fantastiques ou imaginaires etc. C’est à tort qu’on attribue aux Arabes l’invention de ce genre d’ornement, car l’origine des arabesques remonte à une époque très reculée ; en effet, on retrouve ce motif de décoration déjà fort développé sur les monuments antiques de l’Orient chez les Egyptiens, les Assyriens, les Etrusques, les Grecs et les Romains. Ces derniers en usèrent et en abusèrent, à tel point que Vitruve s’en plaint fort amèrement et à  peu près dans ces termes : « Mais tous ces sujets de peinture que les anciens tiraient des objets véritables et de la nature, aujourd’hui des habitudes vicieuses les font réprouver ; ce qu’on peint sur nos enduits n’a plus de modèle fixe et régulier. Ce ne sont plus que des monstres ou substitue aux colonnes des roseaux ; aux frontons a succédé je ne sais quelle espèce d’entortillage de formes cannelées et bigarrées.
On voit des candélabres soutenir de petits temples, du faîte desquels sortent, comme d’une racine, des feuilles délicates et flexibles qui, contre toute vraisemblance, portent de petite figures ; toutes choses qui ne sont point, n’ont point été et ne peuvent être ; mais telle est la force de ces pratiques nouvelles, que soit paresse d’esprit, soit faute de jugement, on semble perdre de vue ce qui devrait être le véritable but des arts. »

Cette citation montre que l’ornementation, telle que l’a décrite l’architecte romain, est bien la même que celle que nous appelons arabesque ; elle était donc bien connue des Romains. Mais ce sont certainement les Arabes qui la poussèrent à son plus haut degré de splendeur. Pendant l’époque romano-byzantine et pendant l’époque du moyen-âge, l’arabesque subsiste encore, mais elle est souvent dessinée d’une façon grotesque. A l’époque de la renaissance, les arabesques atteignirent un grand développement et une perfection rare ; c’est à cette période de l’art en Italie et en France les armes, les coffrets, les bahuts, les cabinets sont décorés d’arabesques merveilleuses, pleines de finesse et de goût ; on les emploie en nielles, en incrustations, etc.

Au XVII° et au XVIII° siècle, l’arabesque, comme un véritable chiendent, envahit tout ; on la voit sur les meubles, sur les étoffes, sur l’émail, sur l’ivoire, sur les armes, sur le fer, l’acier, le bronze, l’argent et l’or, et jusque sur les reliures. Au

XIX° siècle l’arabesque est très employée, non seulement pour tous les divers usages que nous avons indiqués, mais surtout pour la décoration des monuments de l’architecture. Notre figure montre une arabesque qui décore la salle dite des dieux de la Glyptothèque de Munich, ou musée de la sculpture. Ce monument a été construit sur les plans de l’architecte Klenze.

Dictionnaire de l’art, de la curiosité et du bibelot
Ernest Bosc, Paris, Librairie de Firmin-Didot et Cie, 1883

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