Aprosodie

C’est en 1947 que Monrad Krohn introduisit le terme de Prosodie en en distinguant 4 types :
  Prosodie intrinsèque (contour intonatif)
  Prosodie intellectuelle (accentuation)
  Prosodie émotionnelle
  Prosodie inarticulée
Très rapidement, dans la littérature médicale, cette différenciation est réduite en : Prosodie linguistique (intrinsèque plus intellectuelle), Prosodie émotionnelle
En 1971, Dordain et coll rapportent l’existence de troubles de la voix chez des patients porteurs d’hémiplégie gauche. Ces patients ont du mal à maîtriser leur voix et en sont conscients Ils ne peuvent volontairement en varier l’intensité. L’étude acoustique ne permet pas d’effectuer de parallèle entre ces résultats et la sémiologie clinique. Cette modification de la prosodie, en cas d’atteinte hémisphérique droite, fait ensuite l’objet de nombreuses publications évoquant toutes l’existence, en cas de telles lésions, d’une modification de la voix. Ce trouble est nommé Aprosodie.. De nombreux travaux dès cette époque rapportent diverses formes cliniques de cette aprosodie au vu des résultats d’une approche essentiellement clinique calquée sur celle de l’aphasie (tâches de répétition, de compréhension, d’expression spontanée ou sur ordre…) Ces formes cliniques sont, elles ainsi, calquées sur celles de l’aphasie :
  Aprosodie motrice : parole monotone, non modulable sur le plan volontaire,
  Aprosodie sensorielle : production correcte mais reconnaissance prosodique perturbée,
  Aprosodie de conduction : transcorticale Cette démarche a fait l’objet de nombreuses critiques, d’une part sur le plan méthodologique et cela compte tenu du caractère subjectif de l’appréciation des troubles de l’aprosodie, d’autre part, sur l’absence de résultat aussi net lorsque les contrôles acoustiques étaient faits chez ces patients et enfin, sur l’amalgame qui était fait, surtout dans le passé, de l’aprosodie émotionnelle et de l’aprosodie linguistique.
Ces points ont fait l’objet d’une revue récente de la littérature. Des études comparatives ont en particulier, été réalisées chez des patients présentant des langues à tons, type mandarin et une langue type anglosaxonne. Ces travaux ont montré que la latéralisation fonctionnelle hémisphérique se faisait selon la dichotomie linguistique émotionnelle et non sur des critères acoustiques.
La prosodie existe donc chez les mandarins, mais possède des critères acoustiques tout à fait différents que celle des sujets anglosaxons. On estime actuellement qu’il existe, effectivement, en cas de lésion hémisphérique droite, des troubles du traitement de l’information prosodique.
En ce qui concerne la compréhension, il est possible qu’elle soit attribuable à un trouble purement perceptif, indépendamment de sa nature émotionnelle ou linguistique. En ce qui concerne son expression, par contre, on ne sait à quel niveau se situe la perturbation (au niveau de la conception même du contour intonatif ou au niveau de la réalisation acoustique de l’intonation).
J. Galmiche, 1992


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