Apoxyomenos

Mot grec qui signifie celui qui se râcle, qui s’essuie ; c’était le nom qu’on donnait vulgairement dans l’antiquité à une statue célèbre de Lysippe, qui représentait un athlète dans l’attitude de s’essuyer, à l’aide d’un instrument nommé strigile par les Romains, xystron par les Grecs.

Agrippa avait placé dans ses thermes l’œuvre de Lysippe qui inspira plus tard à Tibère une telle passion, que ce prince la fit transporter dans sa chambre à coucher. Mais le peuple romain, bien qu’habitué déjà à tout souffrir des caprices du despotisme, redemanda l’apoxyomenos avec tant de clameurs, au théâtre, que Tibère se crut obligé de céder  cet emportement populaire, et fit remettre en place la statue.

On a trouvé à Rome, en 1848, une statue antique de marbre qui représente un apoxyomenos, et qui est maintenant placée dans le Braccio nuovo, au Vatican.

On a cru reconnaître d’abord (Bullet. Di Corrisp. Archeol., novembre 1849, p. 161.) l’orginal de Lysippe ; mais il suffit de considérer que l’apoxyomenos était une figure de bronze, comme la plupart des statues de cet artiste, tandis que la statue trouvée dans le Transtévère est en marbre. L’énorme tenon, qui part de la jambe droite pour se rattacher au bras droit, n’avait été ajouté dans la statue de marbre que pour donner aux parties qui en avaient besoin la solidité dont le bronze pouvait se passer. Quant au dé que l’athlète tient dans sa main droite, c’est une restauration ou plutôt une addition moderne que rien ne motive ni ne justifie.

Dictionnaire de l'Académie des Beaux-Arts. Tome II
Paris, Typographie de Firmin Dido Frères, Fils et Cie, 1868


 

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