Ambon

Tribune en marbre

Tribune pour le chantEn latin Ambo, et quelquefois Analogium. C’est une tribune en marbre à laquelle on montait par des degrés, et qui était autrefois placée dans les basiliques chrétiennes. Elle servait à lire ou chanter, suivant le rite de l’Eglise grecque, l’épître et l’évangile, ainsi que certaines parties de l’office divin. C’était aussi du haut de cette tribune que la parole de Dieu était annoncée au peuple à haute voix. Après la lecture de l’épître, le diacre montait seul à l’ambon avec son livre Graduel, probablement à cause des degrés (gradus) de l’ambon ; il lisait tourné vers le midi.

Il est dit dans le premier livre des miracles de saint Othmar [chapitre 4] que l’évêque ordonne à l’archiprêtre de monter à l’ambon et de faire le sermon au peuple à sa place. Odilon, moine du dixième siècle, auteur du livre de la Translation des reliques de Saint-Sébastien et de Saint-Grégoire, dit que l’évêque monta à l’ambon pour prêcher au peuple.

Comme on montait à l’ambon de deux côtés, quelques auteurs ont cru que ce nom était tiré de ambo, qui signifie deux. D’autres le font dériver du mot grec anabaïneïn, monter, ou du mot latin ambio, j’entoure, parce que l’ambo tourne tout autour de la personne, comme l’écrit Walafridus Strabo [Sur les offices ecclésiastiques, ch. 6.] qui présente cette définition du mot : « ambo, venant de ambiendo, ainsi nommé parce qu’il entoure et étreint celui qui entre. » Les longues discussions qui ont eu lieu sur les diverses étymologies de ce mot étant étrangères à l’art, nous nous dispenserons de les rapporter.

L’évangile se lisait tout en haut de l’ambon, l’épitre se lisait au degré plus bas, comme il paraît par l’ordre romain. Les empereurs étaient aussi couronnés sur l’ambon [Théophanes, pp. 405-31].

Dans les anciennes basiliques chrétiennes, le peuple était séparé du chœur par le Cancellum (voyez ce mot), barrière en marbre, et souvent aussi par de simples rideaux, ainsi que cela se pratique encore dans l'Eglise grecque. C’était dans cette enceinte réservée que se trouvaient l’ambon ou les ambons, car souvent il y en avait deux qui étaient placés en face l’un de l’autre dans les églises primitives, comme à Sainte-Marie in Cosmedin, ou à Saint-Clément, à Rome, et sur la même ligne dans les églises plus modernes, comme à Sainte-Marie in Ara-coeli, à Saint-Nérée et Achillée, etc… De ces ambons, lorsqu’ils se trouvaient vis-à-vis l’un de l’autre, celui de droite était destiné à la lecture des évangiles, et celui de gauche à celle des épîtres.

Ceux que l’on voit encore dans quelques églises de Rome et principalement à Saint-Laurent hors les murs et à Saint-Clément, sont d’une conservation parfaite. Ils donnent une idée complète de la composition et de la forme de ces tribunes, qui sont plus que des meubles, et qui, par la solidité des matériaux précieux dont ils sont décorés, peuvent être considérés comme de petits monuments. En effet, ces ambons sont en marbre et ornés de mosaïques. On y monte de chaque côté par des degrés de marbre entre lesquels est un banc de même matière. Il y a aux deux extrémités des piédestaux sur l’un desquels est placé le candélabre destiné à recevoir le cierge pascal. Ce candélabre avait ordinairement la forme d’une petite colonne torse surmontée d’un chapiteau d’ordre corinthien ; sa base était supportée par deux lions couchés. Son fût était orné de cannelures et de mosaïques disposées en spirales. Le pupitre qui servait à soutenir le livre des Evangiles représentait un aigle. Toute la face de la tribune est divisée en panneaux revêtus de porphyre, de serpentin, et enrichis d’ornements en mosaïque du travail le plus précieux. Voyez la planche 2)

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