Ambigu-comique

On appelait ainsi, au dix-huitième siècle, certaines pièces d’un genre indéterminé, difficiles à qualifier autrement, et dans lesquelles, comme dans certains repas nommés ambigus, entraient à la fois les éléments les plus divers. Les pièces de ce genre comprenaient toutes sortes de choses : parodie, drame, comédie, chant, danse, etc. Le Ballet des 24 heures, de Legrand, était un ambigu-comique, de même que le Chaos, de Legrand et Dominique, et les Réjouissances publiques, de Favart. C’est de là que vient le nom d’Ambigu-Comique donné plus tard par Audinot à son théâtre, pour indiquer que les spectacles en étaient variés et de tous les genres.

Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d ‘Arthur Pougin, 1885.

Nom donné à un théâtre de Paris où primitivement on représentait toutes sortes de pièces, et qui furent fondé par l’acteur Audinot, en 1768. Les artistes furent d’abord des marionnettes de bois, puis des enfants. Ce théâtre fut forcé de fermer sur la fin de 1799. Il fut, quelque temps après, rouvert par l’acteur Labenette-Gorsse, auquel succéda (1815) Audinot fils, qui s’associa Franconi fils (1823), puis Senepart (1825). La veuve Audinot et Senepart firent élever la nouvelle salle sur le boulevard Saint-Martin, au coin de la rue de Bondy, sur les dessins de Hittorf et Lecomte. L’inauguration eut lieu le 17 juin 1828. Dans l’espace de dix ans, la direction passa dans une foule de mains. Le théâtre tomba en faillite, fut fermé, s’ouvrit ensuite (4 mai 1841) sous la direction d’Antony Béraud, qui, grâce surtout à Frédéric Soulié et à Alexandre Dumas père, obtint quelques succès, que la révolution de février 1848 vint interrompre. Ce théâtre passa ensuite aux mains de M. Desnoyer, puis de M. de Chilly. Parmi les pièces jouées depuis la révolution de juillet 1830 à l’Ambigu-Comique, nous citerons : Gaspardo le Pêcheur, Lazare le Pâtre, les Bohémiens, les Etudiants, Paris la Nuit, le Fils du Diable, la Closerie des Genêts, les Mousquetaires ; depuis 1848, le Juif-Errant, etc. Parmi les acteurs qui ont laissé un nom sur cette scène, nous nommerons MM. Frédérick Lemaître, Bocage, Guyon, Lacressionnière, Hortense Jouve.

Encyclopédie de l'art dramatique / par C.-M.-Edmond Béquet - 1886