Aliez (Adrien)

Né tout à la fin du siècle dernier, docteur en médecine dès l’année 1821, M. Aliez, qui pratique encore son art à Saint-Thibéry, petite commune du département de Hérault, a présenté au concours des jeux floraux de Toulouse quatre Odes, dont l’une des jeux floraux de Toulouse quatre Odes, dont l’une a obtenu un souci réservé. C’était toute justice à l’égard d’un écrivain sachant faire passer des théories scientifiques dans des vers pleins de force, de précision et de clarté.
Les vingt-deux strophes consacrées aux merveilles que produit la vapeur sont fort belles :

Elle part, elle fuit, la machine enflammée,
Laissant tourbillonner de longs flots de fumée,
Epanchant dans les airs ses soupirs haletants,
Comme l’éclair raide, elle passe, elle passe ;
Fougueuse elle dévore, elle absorbe l’espace ;
Sa vitesse étonne le temps.
L’Ode la Terre aux premiers jours n’est pas moins remarquable. Le poète peint ainsi la venue ed l’homme sur la terre :
Et l’homme est apparu !... De son âme, élancée,
Sur son front nombre et pur rayonne la pensée,
Pâle reflet de Dieu transmis au genre humain ;
Il contemple, ravi, la nature féconde,
Et s’avance à pas lents sur la scène du monde,
Tenant la femme par la main.
Dans une troisième Ode, celle qui est intitulée : le Progrès au XIXe siècle, M. Aliez a exposé et glorifié avec bonheur et avec une rare exactitude technique les conquêtes matérielles que la science a réalisées de nos jours. On dirait une page des Découvertes modernes de Figuier, mis en vers.
Homme, enfant du progrès, remplis ta destinée ;
Que ton activité sagement ordonnée
Croisse sous l’œil de Dieu qui daigne la bénir.
Pour remplir ses desseins, vois, interroge, observe :
Et qui pourrait savoir tout ce qu’il te réserve
Dans les trésors de l’avenir.
Enfin, l’Ode les Mondes est celle qui a été couronnée en 1854.
Gouffre mystérieux, plein d’œuvres infinies,
Où tout est consonnance, où tout est harmonies,
Plein de mondes épars balancés dans l’éther ;
Où la terre elle-même, étonnée et perdue,
Roule modestement dans l’immense étendue,
Grain de sable au fond d’une mer !

Sur des ailes de feu, que votre âme élancée
Auprès de Sirius monte avec la pensée ;
D’autres cieux sont ouverts ; reposons-nous, enfin :
Non, non, point de repos ; montez, montez encore,
Et de nouveaux soleils s’empresseront d’éclore,
Et toujours, toujours, sans fin :
Plus loin, toujours plus loin, interdite, éperdue,
L’imagination demeure confondue,
Et se croit le jouer de rêves insensés ;
Elle n’ose sonder cet Océan céleste
A qui Dieu n’a pas dit, en l’arrêtant d’un geste :
Suspends tes vagues, c’est assez.

Seigneur, Seigneur, l’inerte et stérile matière
En vain pour te louer se lèverait entière :
Le souffle chauffe en vain le marbre de Memnon.
Dans l’espace sans fin où tu les as semées,
Cet immense alphabet d’étoiles enflammées
Ne sait pas épeler ton nom.

Voir : Recueil des Jeux Floraux : 1849, p. 28 (la Vapeur) ; 1854, p. 23 (les Mondes) ; 1855, p. 44 (la Terre aux premiers jours) ; 1861, p. 31 (le Progrès au XIX° siècle)
Il y a encore de M. Aliez une Epître au Roy à l'occasion du premier jour de l'an. Par M. ALiez, étudiant en médecine. Paris, 1820, 1/2 feuille in-8°.

Docteur Achille Chereau. Le Parnasse médical français
Dictionnaire des médecins poètes de la France : anciens ou modernes, morts ou vivants.
Adrien Delahaye, libraire-éditeur. 1874


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