Alibert (Jean-Louis)

Médecin des rois Louis XVIII et Charles X, médecin de l’hôpital Saint-Louis, professeur de thérapeutique. Né à Villefranche (Aveyron), le 12 mai 1766 ; mort à Paris, le 4 novembre 1837. Tous ceux qui ont connu ce médecin célèbre vantent son esprit naturel, son caractère rêveur et sentimental, l’élégance, le charme de ses causeries, ses leçons pittoresques faites e plein air sous les tilleuls, son goût pour les jeunes muses, pour les poètes lauréats, les jeunes avocats applaudis, les acteurs et les actrices en vogue. Un tel homme devait être accessible aux œuvres de l’imagination. Aussi lisons-nous dans Quérard : « Une biographie moderne dit que le Docteur Alibert est auteur de quelques pièces de vers, et d’un poème sur les fleurs ; entre autres, M. P…, médecin de Montpellier, nous a assuré que ce poème a été imprimé séparément en un volume in-18 ; mais tous nos efforts pour vérifier ce fait ont été inutiles : nous n’avons pu nous procurer ce volume ».

Nous avons été un peu plus heureux que Quérard. Nous connaissons d’Alibert – Quelques réflexions sur les poèmes médicaux, insérées dans le Magasin Encyclopédique, t. I, p. 526, et formant, par un tirage à part, une brochure de 12 pages in-8°. Le médecin s’y montre très fin connaisseur de la poésie, et ses appréciations sur les œuvres de Fracastor, de Scévole de Sainte-Marthe, de Claude Quillet, de Fléming, de Bertin, de Geoffroy, de Silberling, dévoilent un favori des Muses. Il ya encore de lui une Epître à Sophie sur quelques ridicules, insérée dans l’Almanach des Muses de l’an III, p. 83, et dont voici quelques fragments :

Le croiriez-vous, belle Sophie ?
Ce monde, objet de votre amour,
Et dont vous êtes si chérie,
Ce monde est une comédie
Où chaque acteur vient à son tour
Amuser les hommes du jour
Des ridicules de sa vie.
Parcourez nos cercles brillants,
Vous verrez des amants perfides,
Des vieillards tendres et galants,
Des docteurs à petits talents,
Et des beaux esprits intrépides ;
Des petits-maîtres indolents,
Des belles aux yeux intrépides,
Des hommes de bien fort timides,
Et des parvenus insolents.
La prude Hortense, à l’œil sévère,
Soutient que mille adorateurs,
Sans cesse occupés de lui plaire,
N’en obtiennent que des rigueurs !
Conclurez-vous de ce langage
Qu’elle a constamment combattu ?
Elle parle de sa vertu
Comme un poltron de son courage.



Vous l’avez vu, belle Sophie,
Ce monde qu’on a tant vanté,
Et vous seule avec évité
Son ridicule et sa folie ;
Aimable sans frivolité,
Vertueuse sans pruderie,
Dans un siècle de vanité,
Vous rougissez d’être jolie.
O vous qui régnez ici-bas
Sans vous douter de votre empire :
Vous, dont la grâce et les appas
Sont un écueil pour la satire,
Qu’il vous est doux de pouvoir rire
Des travers que vous n’avez pas !

Docteur Achille Chereau. Le Parnasse médical français
Dictionnaire des médecins poètes de la France : anciens ou modernes, morts ou vivants.
Adrien Delahaye, libraire-éditeur. 1874


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