Affiches

Annonces imprimées

Annonces imprimées et affichées dans les rues des spectacles qui doivent être donnés le soir. Les affiches sont quelque fois mal rédigées et souvent ridicules. Le régisseur d’un théâtre de province jugea à propos d’ajouter sur l’affiche, pour donner plus d’attrait au spectacle : - « Nota. Ces pièces seront si imperturbablement sues que l’on n’aura besoin d’aucune assistance de la part du souffleur. »

On met quelquefois sur les affiches : « Comédie en 5 actes et en vers. » Il faut mettre : « Comédie en 5 actes en vers. – Nous avons vu une affiche commençant ainsi : « Au Public respectable, » et un programme de représentation à bénéfice, signé : « Bernard, homme et femme. »
Les affiches des actes de l’autorité publique étant seules imprimées sur du papier blanc, les affiches de spectacles, comme toutes les affiches apposées dans l’intérêt des particuliers, ne peuvent l’être que sur du papier de couleur. Les affiches de théâtre doivent être l’expression exacte et fidèle de promesses qui seront tenues. Tout changement dans le programme officiel doit être annoncé sur l’affiche primitive par une bande de couleur différente ; et si le changement arrive trop tard pour que cette formalité puisse être remplie, chaque spectateur a le droit de se faire restituer le prix de sa place. Les affiches de théâtre doivent être préalablement soumises au visa de l’autorité. L’usage d’afficher le nom des acteurs vient d’Angleterre. Il a été mis généralement en pratique en France depuis la Révolution de 1789. Auparavant, les théâtres suppléaient aux affiches par une pancarte collée à la porte, par l’annonce à son de trompe dans les rues, par l’annonce sur les tréteaux, à la suite de parades, par des tableaux peints indiquant le sujet du spectacle, etc.
A la fin du spectacle un acteur annonçait le spectacle du lendemain.

Certains directeurs de province, désireux de piquer la curiosité publique, aiment à falsifier les titres des ouvrages parisiens déjà représentés dans la localité sous leur véritable intitulé.
Ainsi à Carcassonne, on a vu :
Le Jugement de Salomon
Ou l’Enfant coupé en deux par autorité de Justice.
A Draguignan, on a jouée :
Camille ou le Souterrain.
Et l’affiche portait en gros caractères :
Les Rôles de Voleurs
Seront remplis par les Amateurs de la Ville.
La réclame suivante a orné l’affiche de Narbonne, dont le public est doux comme son miel : « Vu la longueur du spectacle, on commencera le spectacle, monde ou non. »
Dix villes ont annoncé le chef-d’œuvre de Meyerbeer sous le titre burlesque :
Robert le Diable
Ou le jeune Homme qui se débat entre le Crime et la Vertu.

Encyclopédie de l'art dramatique / par C.-M.-Edmond Béquet - 1886


 

Imprimer

Association

Faire un don
Adhérer

Formation Médecine des arts-musique

Cursus Médecine des arts-musique