Adriansen (Emmanuel)

Luthiste fort habile, qui vivait dans la seconde moitié du sixième siècle, était né à Anvers. C’est le même musicien dont le nom, assez singulièrement latinisé, est écrit Hadrianius par quelques auteurs, et même sur les titres de ses ouvrages. Adriansen a publié deux suites de pièces pour un, deux, trois et quatre luths, à quatre et cinq parties, arrangées d’après des compositions de Cyprien Rore, Roland de Lassus, Jachet de Berchem, Jacques de Waet, Philippe de Mons, Noé Faignient et Hubert Waelrant. Ces recueils ont pour titre : Pratum musicum longe amoenissimum, cujus spationsissimo eoque jucundissimo ambitu (praeter varii generis axiomata seu phantasias) comprhenduntur…omnia ad testudinis la bulaturam fideliter redacta, par id genus musices experientissimum artificem Emanuelem Hadrianium Anver piensem. Ant. Pet. Phalesius, 1584, in-fol. ; ib, 1592. Une troisième édition a été publiée par P. Phalèse, à Anvers, en 1600, in-fol. La tablature employée dans la notation de ces recueils est un des plus anciens monuments typographiques de la notation particulière du luth. Dans sa dédicace à Balthasar de Robiano, bourgeois et marchand d’Anvers, Adriansen dit qu’il a fait une étude approfondie de la musique, et qu’il a poussé aussi loin qu’il était possible l’art de jouer, non de la guitare, comme l’a dit M. de Reiffenberg (Lettre à M. Fétis, sur quelques particularités de l’histoire musicale de la Belgique, dans le Recueil encycl.. belge, t. II, p. 67), mais du luth (dont le nom latin était testudo). Il n’ya rien qui ne soit vrai dans ce que ce musicien dit de lui-même ; car non-seulement il était évidemment le luthiste le plus habile de son temps, mais les virtuoses les plus renommés au commencement du dix-huitième siècle auraient eu quelque peine à jouer ses pièces. Sous le rapport de l’art d’écrire, cette musique est également remarquable, et c’est vraiment une merveille combinaison harmonique que la fantaisie d’Adriansen pour quatre luths sur la chanson flamande d’Hubert Waelrant : A¨S ick winde. La collection des pièces de ce luthiste célèbre contient douze préludes, cinq fantaisies, trente-quatre madrigaux, cinq motets, dix chansons napolitaines, cinq gagliardes ; neuf passamèses, allemandes, courantes et branles.

Médecine des arts® est une marque déposée.Copyright médecine des arts©

Médecine des Arts®    
715 chemin du quart 82000 Montauban (France)
Tél. 33 (0)563200809 Fax. 33 (0)563912811
E-mail : mda@medecine-des-arts.com
www.medecine-des-arts.com