A ma soeur, Rome 25 avril 1870

A sa sœur

Roma capul mundi, 25 avril 1770

Clara Sorella Mia [1]

Je t’assure que, tous les jours de poste, j’attends avec une impatience incroyable quelque lettre de Salzbourg. Hier, nous sommes allés à San Lorenzo, où nous avons entendu les vêpres ; ce matin, à la grand’messe, et ce soir, aux secondes vêpres, parce que c’est la fête de Notre-Dame du Bon Conseil. Ces jours-ci, nous avons été au Capitole, et nous avons vu beaucoup de belles choses. Si je voulais écrire tout ce que j’ai vu, ce feuillet n’y suffirait pas.
J’ai joué dans deux concerts et, demain, je jouerai dans un autre. – Aussitôt après le repas, nous jouons au boccia : c’est un jeu que j’ai appris ici ; quand je serai de retour à la maison, je te l’apprendrai. – Dès que j’aurai fini cette lettre, je terminerai une symphonie que j’ai commencée. Mon air est achevé et une symphonie est chez le copiste [2], (qui est mon père). Nous n’avons pas voulu la donner au dehors, à copier : on la volerait.
Wolfgang en Allemagne
Amadeo Mozart, en Italie

 

 

 

 

 

 

[1]. La lettre entière est en italien
[2]. Il y a dans le texte : dal copista. Il ne serait pas impossible qu’il fallût traduire du copiste, par conséquent de Léopold Mozart. C’est l’opinion de Teodor de Wyzewa. La symphonie commencée est en ré (Koechel 81 ; Wyzewa, 89), l’air est le « Se ardir » de la lettre précédente.

 

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