Accidents du travail, maladies professionnelles et pratiques artistiques

Des statistiques déficiences et imprécises pour les artistes

Les risques dans les pratiques artistiques sont en général sous-estimés, plus encore dans le spectacle vivant où la « prise de risque » est parfois estimée à tort comme faisant partie de la démarche artistique, à la scène. Pourtant de nombreux accidents de travail, de nombreuses maladies professionnelles (sous-déclarées) surviennent chez les artistes et compromettent pour une durée plus ou moins longue leur pratique et parfois définitivement.

La notion de sécurité intégrée doit se substituer à celle du risque toléré et non mesuré. Un engagement plus sensible doit s’opérer au sein des structures d’enseignement, chez les enseignants et les élèves, plus tard chez les professionnels mais aussi chez les amateurs. La formation est un facteur essentiel à cette sensibilisation afin de permettre l’élimination ou/et la gestion du risque dans les pratiques artistiques.
Les entreprises du spectacle regroupent deux types d’organisation de travail : d’une part le groupe « création, édition, fabrication, diffusion de supports audiovisuels » à l’intérieur duquel on trouve les artistes dans l’ensemble des activités et d’autre part le groupe intitulé « services annexes des spectacles ». Cet ensemble d’entreprises compte 207 634 salariés.

Des statistiques déficiences et imprécises
La dernière étude statistique sur la sécurité met en évidence qu’il y a eu en 2006, 1737 accidents avec arrêt. L’indice de fréquence est de 8,37 accidents avec un taux de gravité de 0,49. Ces niveaux de fréquence et de gravité paraissent nettement plus faibles que les taux retrouvés dans la population générale qui est de 25,7 pour l’indice, et de 1,27 pour la gravité (en 2006).
Les accidents avec arrêt ont entraîné 96 126 journées perdues (Incapacité temporaire de travailler), et de plus 158 accidents ont généré une incapacité permanente et 5 décès.
Cette accidentabilité, au-delà de la souffrance, de lourds handicaps et de décès a coûté 14,7 millions d’euros. Dans ce registre, il est à noter que 56 % de sommes sont imputables aux artistes par rapport aux autres professions périphériques dans le domaine artistique (services annexes du spectacle).
En 2006, ont été enregistrées 28 maladies professionnelles reconnues, dont 27 affections périarticulaires (troubles musculo-squellettiques, TMS, tableau 57) et une surdité (tableau 42).

La répartition des accidents a été référencée :

  • Accidents de plain-pied : 22,8 %
  • Chutes de hauteur : 12,7 %
  • Dues aux manutentions manuelles : 20,2 %
  • Dues aux véhicules : 5,1%
  • Dues aux masses en mouvement : 3,3 %
  • Dues aux outils : 2,0 %
  • Dues aux machines : 1,2 %
  • Accidents dus à des causes diverses (rixes, attentats, incendies ou non classés) : 31 %

Les parties anatomiques touchées sont :

  • Membres inférieurs : 31,7 %
  • Le tronc : 17,6 %
  • Localisations multiples : 12,6 %
  • Les mains : 11,6 %
  • Les membres supérieurs 10,5 %
  • Les pieds 8,5 %
  • La tête : 4,1 %

Sur le plan lésionnel, il s’agit de :

  • Contusions : 25,2 %
  • Douleurs, lumbagos : 21,4 %
  • Fractures : 8,1 %
  • Plaies : 7,8 %
  • Déchirures : 4,3 %
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