Syndrome de compression nerveuse chez les artistes

Syndrome canalaire chez les artistes

Que ce que c’est ?


Les nerfs périphériques sont particulièrement sensibles aux contraintes mécaniques. Lors de certains mouvements, ils peuvent subir des compressions qui sont susceptibles d’entraîner des troubles moteurs et sensitifs.

Comment cela survient ?


Les nerfs périphériques empruntent dans leur trajet des zones anatomiques, généralement à proximité de segment articulaire où ils sont particulièrement vulnérables. Ces zones anatomiques peuvent être des tunnels ostéofibreux, des arcades musculaires. Lorsqu’il est étiré à l’intérieur du défilé dans lequel il se trouve, le nerf a une certaine capacité de déplacement de quelques millimètres. Toute gêne à ce glissement, toutes contraintes supplémentaires va entraîner une souffrance du nerf. De même le nerf est sensible aux contraintes de pression, au-delà d’un certain niveau de pression lorsque le nerf se situe dans un canal inextensible il va également être gêner (d’ou le nom de syndrome canalaire que l’on donne également à ces phénomènes compressifs des nerfs).

Quels sont les facteurs favorisants ?


Les activités artistiques soumettent le corps à des mouvements tout à fait spécifiques aux pratiques. La vitesse, la répétition, des angles de fonctionnement articulaires peu physiologiques sont exigés par exemple dans la plupart des activités musicales. Un tel fonctionnement biomécanique peut si on y prend garde prédisposer aux compressions nerveuses.

Quels sont les signes ?


Le signe principal est la sensation de fourmillement (nommé paresthésie) que le musicien peut ressentir au niveau de la main (des doigts) par exemple et qui signe l’irritation nerveuse. Le trouble prédomine souvent la nuit, mais survient également au décours de l’activité artistique qui a généré la contrainte mécanique. La localisation du trouble dépend du type de nerf atteint et de son niveau d’atteinte sur le plan corporel. Le plus souvent le trouble est très discret sur le plan moteur, l’artiste peut simplement ressentir quelques différences dans l’élaboration de son geste, être victime de maladresse. La compression du nerf médian au niveau du canal carpien peut se voir chez le pianiste, le violoniste et les joueurs d’instrument à vent ; celle du nerf cubital au coude, du plexus brachial chez le violoniste.

Quels sont les facteurs principaux chez le musicien ?


Les défauts d’attitude : la flexion exagérée du poignet (entraînant un syndrome du canal carpien par compression du nerf médian) ou du coude (entraînant un syndrome de compression du nerf cubital), rétropulsion des épaules et rotation du cou (entraînant un syndrome de compression vasculo-nerveuse du plexus brachial au niveau du défilé thoraco-brachial). Les hypertrophies musculaires : la pratique instrumentale demande des efforts musculaires importants. L’hypertrophie musculaire due à un entraînement intensif peut favoriser des compressions nerveuses. Les tenosynovites (celles des tendons fléchisseurs) lors de la pratique intensive du piano peuvent comprimer le nerf médian au niveau du canal carpien.

Le diagnostic différentiel ?


En dehors des cas les plus classiques, il existe de nombreux pièges diagnostics du fait de particularités anatomiques par exemple où le nerf est gêné dans un site anatomique inhabituel ou du fait d’une conformité anatomique rare, ou du fait de petites compressions étagées le long du parcours du nerf. Ce syndrome peut être associé à d’autres troubles (un overuse syndrome par exemple) qui peut masquer le syndrome canalaire.

Comment le soigne-t-on ?


Ces compressions nerveuses réagissent le plus souvent bien au repos, à la correction du geste, au traitement par anti-inflammatoire non-stéroïdiens. La rééducation auprès de thérapeutes spécialisés en « Médecine des Arts » est indispensable pour bien analyser le mouvement éventuellement fautif, et pour mettre en place de nouvelles adaptations sur le plan biomécanique. Cependant, dans certains cas, un geste chirurgical doit être envisagé, en particulier pour traiter le syndrome du canal carpien. Il s’agit alors d’un geste chirurgical simple, mais auquel il ne doit être recouru qu’après échec du traitement médical. Le syndrome du défilé thoraco-brachial répond bien à une rééducation appropriée ; le syndrome du nerf cubital au coude, à la correction des défauts d’attitudes et, si nécessaires, à la mise au repos avec orthèse d’immobilisation du coude en extension. Médecine des Arts® organise des consultations pluridisciplinaires, c’est-à-dire en présence dans le même temps de spécialistes issues de plusieurs domaines et particulièrement compétent au niveau des pratiques artistiques envisagées. Il est important que ce travail soit mené de cette manière afin d’ apporter le bon diagnostic et d’éviter si possible un traitement chirurgical non nécessaire.

Quelle est la prévention ?


Comme le plus souvent dans les domaines des pratiques artistiques la prévention est indispensable. Elle doit être intégrée à la pédagogie et à la pratique elle-même. Des coachs spécialisés en "Médecine des Arts®" permettent à l’artiste ou à l’élève de mener à bien ces apprentissages préventifs.

Rédacteur : Docteur ARCIER, Médecine des arts®
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En savoir plus

- Syndrome du défilé cervico-thoracique chez un violoniste, revue Médecine des Arts
- Le syndrome du canal carpien chez un joueur de cabrette, revue Médecine des Arts
- Le syndrome du canal carpien chez l’instrumentiste, revue Médecine des Arts
- Les différents aspects de la pathologie de la main et du membre supérieur des musiciens, revue Médecine des Arts
- Évaluation et rééducation du syndrome du défilé thoracobrachial chez l’instrumentiste, revue Médecine des Arts
- Pathologie musculo-tendineuse et syndromes canalaires du membre supérieur, revue Médecine des Arts
- Le défilé du musicien,revue Médecine des Arts
- Compression du nerf ulnaire au coude gauche chez les violocellistes, revue Médecine des Arts

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