Un traitement pour acquérir l’oreille absolue !

Un médicament pour avoir l’oreille absolue !
l’oreille absolue c’est la capacité, sans référence particulière de désigner une note (la hauteur fondamentale) correspondant à un son entendu.

   

Oreille absolue

Vous êtes un certain nombre à être capable de désigner la note qui subitement est émise lorsqu’une goutte d’eau s’écrase dans votre évier, ou de votre perceuse lorsque vous bricolez. Vous faites partie de ces personnes, 1 sur 10 000, qui ont l’ « oreille absolue », c’est-à-dire qui ont la capacité, sans référence particulière de désigner une note (la hauteur fondamentale) correspondant à un son entendu.
La plupart des sujets ont besoin d’une référence sonore pour définir la hauteur d’une note entendue (oreille relative). Après un certain âge, cette aptitude ne peut plus être apprise. Mais récemment des chercheurs ont observé qu’une classe de molécules modifiait les capacités perceptives de souris adultes, leur permettant d’acquérir des capacités à différencier des sons (capacités qui n’existaient plus en dehors de la phase précoce de leur évolution).

Développer l’oreille absolue chez les adultes

Sur ces bases, une équipe internationale a cherché à évaluer si la capacité à différencier et identifier des niveaux sonores pouvait exister chez des hommes adultes sans formation musicale auxquels était prescrite la même molécule chimique (un inhibiteur de HDAC, en l’occurrence le valproate, un médicament antiépileptique).
L’équipe du professeur Takao Hensch de l’Université de Harvard a testé le valproate sur un échantillon de sujets dépourvus de formation musicale. Douze notes ont été proposées aux oreilles d’une quinzaine d’individus (traités pour partie sous valproate, l’autre recevant un placebo). L’une de ces notes musicales était ultérieurement répétée. Les sujets devaient estimer laquelle des notes initialement jouées lui correspondait. Après une phase d’entraînement d’une semaine, l’expérience proprement dite a été conduite sur une seconde semaine.
Après plusieurs dizaines de jours, le test a été reproduit avec les mêmes personnes. Celles initialement traitées sous placebo ont reçu du valproate, et inversement.
Au terme de la première phase, le taux de bonnes réponses des personnes prenant du valproate surpassait de 25 % celui du groupe témoin. Malgré le nombre réduit de participants, les résultats étaient statistiquement significatifs.

Le mécanisme n’est pas identifié, mais cette expérience met en évidence l’effet secondaire étonnant de cette molécule. Elle montre la capacité humaine à développer des aptitudes d’apprentissage en dehors des périodes précoces où la neuroplasticité est naturellement maximale. Pour ces chercheurs, ce médicament permet au cerveau adulte d’acquérir de nouvelles informations aussi facilement que le fait un enfant en phase précoce d’apprentissage.
La petite enfance est une période au cours de laquelle l’expérience a des effets durables sur le développement du cerveau. Cette capacité, liée à la neuroplasticité, permet aux enfants par la seule imprégnation sociale d’entrer dans le langage sans formation particulière et d’acquérir pour certains l’oreille absolue.
Compte tenu de la difficulté d’améliorer les performances à l’âge adulte concernant l’oreille absolue, cette amélioration obtenue sur ce critère par ce médicament suggère que l’on peut ré-ouvrir la plasticité cérébrale et faciliter des apprentissages.
Pour ces chercheurs, en dehors de ces périodes infantiles des enzymes imposeraient des freins à la neuroplasticité, et un médicament qui bloquerait la production de ces enzymes pourrait être en mesure de ré-ouvrir une période critique de neuroplasticité.
Cette expérience montre que certains traitements sont à même de faciliter la réorganisation et le recâblage des voies cérébrales et pourraient bénéficier à des sujets victimes de handicap neuro-moteur après l’enfance. Les recherches en musique et en l’occurrence sur l’oreille absolue sont susceptibles d’entraîner des améliorations de nos connaissances qui peuvent être utiles à l’ensemble de la population.

L’oreille absolue
Oreille absolue : c’est la capacité pour une personne à reconnaître et nommer sans référence préalable une note (hauteur fondamentale) correspondant au son entendu.
Cette aptitude musicale s’acquiert précocement durant la petite enfance par l’entraînement. Cette aptitude n’est pas innée, mais pour être efficiente elle doit s’appuyer sur l’aptitude de discrimination et de mémorisation des sons et sur le système auditif, des organes périphériques aux régions cérébrales auditives primaires et associatives (gyrus de Heschl ou gyrus temporal supérieur).

Oreille absolue, Médecine des arts©


 

La plupart des musiciens ont une oreille relative. L’imprégnation précoce, l’entraînement permettent d’acquérir plus aisément cette capacité, puisque 40 % des musiciens qui commencent l’apprentissage avant l’âge de 4 ans ont l’oreille absolue et seulement 3 % de ceux qui commencent à neuf ans. Si tous les enfants dans ces conditions n’acquièrent pas cette capacité, c’est que des conditions complémentaires sont nécessaires pour l’acquérir et que des prédispositions génétiques sont également en jeu. Les études neuroanatomiques réalisées sur les sujets ayant l’oreille absolue permettent de distinguer des particularités, notamment une asymétrie des régions temporales auditives en faveur de la gauche, et une augmentation de la densité de substance grise dans les aires temporales ainsi que des régions frontales moins épaisses chez les sujets qui ont l’oreille absolue. Cette distinction anatomique cérébrale entre les sujets ayant une oreille absolue et les sujets ayant une oreille relative pourrait conforter l’hypothèse que le son entendu et la désignation de sa hauteur pourraient être associés automatiquement dans les zones temporales chez les personnes qui ont l’oreille absolue sans qu’il y ait d’intervention notable de la zone frontale. Par ailleurs l’interconnectivité des lobes temporaux serait renforcée chez les sujets « oreille absolue ».
Alors que les personnes qui ont l’oreille relative utiliseraient les zones frontales afin de définir la hauteur du son entendu par rapport à une note référencée et mémorisée, les sujets avec l’oreille absolue montreraient une activation précoce et intense des zones temporales sans utiliser cette stratégie comparative. L’association entre le son et le nom de la note serait automatique.
Ces différences pourraient résulter tout autant de l’apprentissage précoce que du patrimoine génétique. Les chercheurs n’ont pas tranché cette question, mais de récentes études montrent que les individus appartenant à des familles où l’oreille absolue est plus fréquente présentent des spécificités génétiques chromosomiques.

Rédacteur Docteur Arcier, président fondateur de Médecine des arts®
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