Prévention tertiaire dans le champ artistique

Réadapter ou reconvertir après un accident d'un artiste

La prévention tertiaire vise à limiter les conséquences de maladies ou accidents, notamment sur la fonction artistique, à prévenir les rechutes et favoriser la réinsertion des artistes en première intention dans leur activité propre.

La prévention tertiaire vise à réduire les séquelles d’une maladie. Il s’agit de toutes les actions destinées à minimiser les incapacités chroniques ou à empêcher les rechutes. C’est également permettre par un ensemble de moyens à un sujet, malgré un handicap, de poursuivre une activité. La nature de certaines pratiques artistiques rend cette prévention particulièrement délicate. Elle nécessite une bonne connaissance des pratiques artistiques en question, et de leurs exigences et la mise à disposition d’un ensemble de techniques médicales et extramédicales susceptibles d’apporter des solutions concrètes pour que la performance soit maintenue à un niveau suffisant pour permettre la pratique au niveau souhaité, dans une grande majorité dans le cadre d’une activité professionnelle, mais pas toujours. Une équipe pluridisciplinaire est nécessaire, thérapeutes, ergonomes, luthiers, professeurs dans la pratique artistique en question, etc.

La prévention tertiaire fait partie de la médecine des arts®, et de manière régulière nous avons l’occasion de réfléchir concrètement à des situations d’artistes en difficultés en relation avec leur pratique et dans lesquelles se pose cette question de prévention tertiaire : l’adaptation d’une thérapeutique, le choix d’une technique chirurgicale, la modification d’un instrument, l’ergonomie des répertoires, comme avait pu le faire Ravel pour Paul Wittgenstein, amputé de la main droite à la guerre de 1914. Répertoire utilisé entre autres aujourd’hui par les pianistes atteints de dystonie de fonction. Il y a tant à faire pour faciliter la reprise des artistes après un problème sérieux de santé.

Les difficultés rencontrées par les artistes ne sont pas rares ; ils sont bien évidemment touchés tout autant que n’importe quel sujet par des maladies invalidantes, sclérose en plaque, Parkinson, polyarthrite rhumatoïde, cancer. Le travail dans l’esprit Médecine des arts, c’est d’une part d’étudier le poste de travail précis de l’artiste, de faire un bilan clinique et paraclinique et enfin de mettre en relation ces deux dimensions en recherchant toutes les solutions possibles permettant à l’artiste de continuer ou prolonger son activité.

Kurt Mazur évoquait dernièrement le problème de santé qui l’affectait et l’intérêt qu’une médecine prenne en compte la spécificité de son travail afin de lui permettre de se maintenir au plus haut niveau. On comprend combien cela coûte à des artistes reconnus d’évoquer leur problème de santé, mais c’est aussi grâce à ces évocations publiques que de manière plus générale la prévention tertiaire peut s’appliquer plus aisément à de nombreux artistes moins reconnus.
Mazur écrivait récemment une lettre à l’intention de son environnement professionnel
"Chers collègues, Musiciens et publics aimés
Ces derniers mois, j’ai éprouvé une grande joie et j’ai été personnellement très touché par mon retour sur le podium depuis mon accident à Paris, le dernier avril 2012. Deux séries de concerts et un gala avec l’Orchestre Gewandhaus pour célèbrer mon 85e anniversaire, le commencement du cycle parisien Brahms avec l’Orchestre National de France, une masterclass avec l’Orchestre des jeunes des pays Baltes au Festival Usedom en Allemagne et une merveilleuse réunion avec l’orchestre symphonique de Boston à Tanglewood en juillet 2012.
C’est à ce moment, après une sérieuse réflexion, que j’ai décidé avec mon épouse Tomoko et ma famille, d’annoncer officiellement que je vis avec la maladie de Parkinson depuis quelques années. J’ai eu la chance de recevoir depuis le diagnostic d’excellents soins médicaux qui m’ont permis de continuer mon activité de chef d’orchestre. Ces évènements récents m’ont donné une bonne occasion de faire mon retour sur le podium avec une motivation et une conscience plus grande. "

Nous mesurons le chemin à parcourir pour que cette prévention soit mise en place au même niveau et au même titre que dans d’autres professions. Aujourd’hui, ce n’est pas encore le cas et nous devons travailler pour que cette préoccupation soit aussi celle des gouvernements, des institutions et des organisations professionnelles.

Rédacteur : Docteur Arcier, président fondateur de Médecine des arts®
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