Le son, le legato, la polyphonie. Chronique d’un professeur de piano N°7

Le geste sert à construire le son

Le son est primordial pour l’instrumentiste. « La sonorité transmet le drame, le jeu. La sonorité est un éventail de gestes » (Denis Levaillant). Bien sûr, le geste sert à construire le son, Pierre Sancan (revue piano) cite toutes les possibilités de gestes : « utiliser un jeu du doigt (legato, staccato, pizzicato, en large ou petit contact, palpé, griffé, articulé…), du poignet (rotation, mouvement axial, jeu linéaire, souplesse, projection, rétraction…), de l’avant-bras (vibration, rotation, sauts d’octaves, déplacement…), du bras (élan, force, action linéaire…) ». Tous ces gestes seront à ressentir, à faire travailler dans l’espace, puis au piano sans contrainte de texte d’abord. Il conseillait aussi de « toujours penser orchestre, d’observer le moment où il faut changer d’instrument, donc de couleur sonore. Répartir les plans sonores entre la main droite et la main gauche ».
Cyprien Katsaris (revue piano n°21) parle de « créer l’illusion d’un autre instrument. On doit alors penser différemment la technique, les doigtés, la position des mains afin d’accéder à une meilleure compréhension des plans sonores, des couleurs et du phrasé […] Il faut parfois penser en terme de chant ou de coup d’archet pour trouver la bonne position de la main ».
La qualité du son dépend aussi du legato : le legato, c’est l’art de lier les sons comme s’ils étaient chantés par la voix humaine. Pour ce faire, les doigts articulent peu, ne quittent pas le clavier, le bras reste en relation directe avec les doigts. Le legato comme le non legato est une sensation digitale autant que sonore.
La réflexion par position (empreinte) nous aidera : on compare une position à la suivante en cherchant les notes communes (dans la même main ou entre les deux mains). Elles servent de point de repère, surtout dans les accords. Elles donnent le sens latéral du phrasé, suppriment toute percussion. Dans le legato, on doit avoir l’impression que les sons se superposent un court instant, sans bien sûr laisser les sons « baver » les uns sur les autres. Un petit travail de base intéressant consiste à enchaîner des doigts (1 – 2 / 2 – 3 / 3 – 4 / 4 – 5), avec un temps commun entre les deux doigts avant de relâcher la première note.

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