Trompe

nom féminin
Instrument primitif formé d’une corne d’animal creusée, ou dont la forme est imitée en toute autre matière. Une trompe ne donne qu’une sorte de mugissement rauque, uniquement propre à servir de signal.

 

Sorte de cor dont on se sert à la chasse. C’est cet instrument de cuivre,largement arrondi, que l’on voit passé autour du corps des piqueurs. Rameau le fit entendre pour la première fois à L’Académie royale de musique en1759. Le cor d’harmonie à corps de rechange, ne lui succéda que longtemps après.
On le dit quelquefois pour la trompette, mais seulement quelquefois pour trompette, mais seulement dans cette phrase : publier à son de trompe.
Dictionnaire de musique, Soullier, 1880

 

Instrument employé dans la musique de chasse. La trompe est aujourd’hui un instrument très-perfectionné. Il n’est pas étonnant que des sons, habilement dirigés, produisent une agréable harmonie. Cependant nos aïeux, qui se servaient du hochet, voire même de la corne de boeuf ou de bélier, avaient tout autant de plaisir que nous. Les anciens livres de chasse sont remplis d’exclamations sur le bonheur d’entendre la musique en pleine forêt. Sous Louis XIII, on ne savait pas tirer un grand parti de la trompe. Salnove, dans sa Vénerie royale, fait un grand éloge de ce roi, parce qu’il inventa une méthodenouvelle de sonner pour le renard. Elle consistait en trois tons grêles terminés par un gros ton. La trompe, trop petite sous Charles IX, devint trop grande au temps de Louis XIV ; on passa d’un excès à un autre. Ces grandes trompes étaient fort incommodes, surtout pour les valets à pied obligés de traverser des fourrés garnis d’épines. Il les bosselaient, et quelquefois cet instruent monstre les empêchait de suivre en droite ligne les chiens et la bête. L’expérience fit arriver à un juste milieu ; on revint un peu sur ses pas, et l’on trouva la trompe dont nous nous servons aujourd’hui. La tablature de la trompe se compose des harmoniques du ton dans lequel on joue. Ce ton est celui de ré pour la trompe ; il est invariable, puisque l’instrument n’a pas de corps de rechange. On a choisi celui de ré, parce qu’il est assez éclatant sans être aigu. Les harmoniques sont ré, celui que l’on prend sur le violoncelle, en mettant le premier doigt sur la quatrième corde, la qui suit ce ré à l’aigu, ré, fa, la, ré, mi, fa, sol, la, et le si par extension. La musique est notée toujours en ut, et par conséquent le fa que l’oeil voit sur le papier, représente le sol que l’oreille entend. A cette tablature, il faut ajouter le si bémol, qui représente à l’oreille un ut naturel. C’est une fort belle chose à entendre que vingt trompes se répondant au milieu des bois, et signalant toutes les péripéties du drame dont un pauvre cerf est le héros. Sa mort étant nécessaire au dénouement du cinquième acte, tous les chasseurs qui ne veulent pas faire fiasco ou revenir bredouille, concourent au succès de la pièce à grand renfort de poumons. Ces trompes, disséminées tant que le drame se joue, font connaître chaque circonstance aux chasseurs et aux chiens éloignés. On sonne la vue, le retour, le volcelet, le débuché, etc. Tout le monde comprend ce que chacun veut dire, et les chasseurs, galopant à travers les bois, manoeuvrent, quoique séparés, aussi bien qu’un régiment sous les yeux de son colonel. Ces trompes, dont les sons vous charment en détail, produiront un plus bel effet encore, lorsque réunies pour le hallali, pour la curée, elles feront entendre leur chant de victoire.
Dictionnaire de musique, Léon et Marie Escudier, 1872


 

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