Travail du bois chez les artistes et cancer

Prévention et dépistage des artistes exposés au travail du bois, plasticiens, luthiers, ébénistes d'art
L’évolution de ce trouble est en faveur d’un dépistage systématique chez les personnes exposées afin de faire le diagnostic à un stade plus précoce avec un pronostic bien meilleur.
Des recommandations de suivi médico-professionnel ont été établies par la Société française de médecine du travail concernant les salariés. Ces recommandations pourraient être élargies aux professionnels non salariés comme les artistes plasticiens par exemple, certains luthiers, mais aussi aux artistes amateurs qui sont exposés à un risque similaire. Il est à noter que selon le niveau de risque, il y a une grande légitimité à conduire ces examens de dépistage bien après la période classique du salariat habituel, d’autant que de nombreux artistes ont une pratique prolongée.
Comme pour toutes les stratégies de prévention du risque, la première étape est d’abord la prévention primaire. La discussion sur l’évitement du risque peut se poser, changer de matériaux, de méthodes de pratique, de techniques, mais cela peut ne pas répondre aux désirs artistiques. Mais à minima, la première étape est la connaissance du risque (traçabilité de l’exposition tout au long de la vie) et de prendre l’ensemble des dispositions pour le limiter. C’est la prévention à la source avec toutes les techniques qui vont limiter les poussières dans l’air ambiant (ventilation/aspiration efficace), des protections individuelles si la prévention collective est insuffisante. En deuxième lieu, la prévention vise un dépistage précoce de cette affection en mettant en place un protocole d’examens en fonction du risque.
La nasofibroscopie est recommandée tous les deux ans, pour des artistes ayant été exposés il y a plus de 30 ans, pour une activité exposante régulière : sciage, fraisage, rabotage, perçage, ponçage, mais aussi pour d’autres types d’activités exposantes de manière similaire (1mg/m3 mesuré sur 8 heures d’activité).
Le temps d’exposition en relation avec des pratiques artistiques même professionnelles est en général plus faible que celui que l’on peut trouver dans le milieu professionnel du bois, mais a contrario la prévention à la source est en général bien inférieure chez les artistes qui disposent très rarement d’ateliers adaptés avec des moyens efficaces pour limiter les poussières dans l’air.