Ton

Ton et Musique

Nom masculin
(du grec tonos, tension ou action de tendre une corde). Ce terme a plusieurs acceptions en musique, se rapportant toutes à son origine étymologique.

  • 1. Il indique le son par rapport au degré de gravité ou d’élévation.
  • 2. Il désigne la distance entre deux notes conjointes (ut-ré, sol-la forment des tons), Avec ce sens, il est un intervalle de seconde majeure.
  • 3. Ton est également pris dans le sens de gamme et indique l’ensemble des sons dont est formée une gamme et entendus conjointement et disjointement pour former des chants. On désigne un ton par le nom de la 1ère note de la gamme dont il est formé. On dit gamme et ton d’ut, de sol, de ré, etc. Ce premier son est appelé pour cette raison tonique, note qui donne son nom au ton peut appartenir au mode majeur ou au mode mineur.
  • 4. Du mot ton est né celui de tonalité, qui consiste dans l’ensemble des lois et des règles théoriques sur lesquelles est établie la constitution des gammes et des tons.

(V. Tonalité, Gamme, intervalle.)

 

Ce mot a plusieurs acceptions en musique. Il signifie d’abord un intervalle formé par deux notes diatoniques, comme do, ré, etc. Dans la seconde acception, il désigne le mode ou la constitution d’une gamme quelconque, avec les signes qui la caractérisent. Enfin le ton est le degré d’élévation ou d’abaissement d’un instrument, résultant de sa construction et de son accord. Chaque ton a un caractère particulier. De là naît une source de variétés et de beautés dans la modulation. Faut-il du gai, du brillant, du martial, prenez les tons de do, ré, mi. Faut-il du touchant, du tendre, prenez les tons de la bémol, mi bémol, si bémol.
Dictionnaire de musique, Léon et Marie Escudier, 1872

 

Ce mot a plusieurs sens en musique.

  • I° Il se prend d’abord pour un intervalle qui caractérise le système et le genre diatonique : dans cette acception il y a deux sortes de tons ; savoir, le ton majeur, dont le rapport est de 8 à 9, et qui résulte de la différence de la quarte à la quinte ; et le ton mineur, dont le rapport est de 9 à 10, et qui résulte de la différence de la tierce mineure à la quarte.
  • La génération du ton majeur et celle du ton mineur se trouvent également à la deuxième quinte re commençant par ut ; car la quantité dont ce re surpasse l’octave du premier ut est justement dans le rapport de 8 à 9, et celle dont ce même re est surpassé par mi, tierce majeure dans cette octave est dans le rapport de 9 à 10.
  • 2° On appelle ton le degré d’élévation que prennent les voix, ou sur lequel sont montés les instruments, pour exécuter la musique ; c’est en ce sens qu’on dit dans un concert que le ton est trop haut ou trop bas : dans les églises, il y a le ton du choeur pour le plain-chant. Il y a, pour la musique, ton de chapelle et ton opéra. Ce dernier n’a rien de fixe, mais en France il est ordinairement plus bas que l’autre.
  • 3° On donne encore le même nom à un instrument qui sert à donner, le ton de l’accord à tout un orchestre : cet instrument, que quelques-uns appellent aussi choriste, y est un sifflet, qui, au moyen d’une espèce de piston gradué, par lequel on allonge ou raccourcit le tuyau à volonté, donne toujours à peu près, qui dépend des variations de l’air, empêche qu’on ne puisse s’assurer d’un son fixe qui soit toujours exactement le même. Peut-être, depuis qu’il existe de la musique, n’a-t-on jamais concerté deux fois sur le même ton. M. Diderot a donné, dans ses Principes d’Acoustique, les moyens de fixer le ton avec beaucoup plus de précision, en remédiant aux effets des variations de l’air.
  • 4° Enfin ton se prend pour une règle de modulation relative à une note ou corde principale, qu’on appelle tonique. (Voyez Tonique.)

Sur les tons des anciens, voyez Mode.
Comme notre système moderne est composé de douze cordes ou sons différents, chacun de ces sons peut servir de fondement à un ton, c’est-à-dire en être la tonique : ce sont déjà douze tons ; et comme le mode majeur et le mode vingt-quatre modulations dont notre musique est susceptible sur ces douze tons. (Voyez Modulation.)
Ces tons diffèrent entre eux par les divers degrés d’élévation entre le grave et l’aigu qu’occupent les toniques : ils différent encore par les diverses altérations des sons et des intervalles, produites en chaque ton par le tempérament ; de sorte que, sur un clavecin bien d’accord, une oreille exercée reconnaît sans peine un ton quelconque, dont on lui fait entendre la modulation ; et ces tons se reconnaissaient également sur des clavecins accordés plus haut ou plus bas les uns que les autres : ce qui montre que cette connaissance vient du moins autant des diverses modifications que chaque ton reçoit de l’accord total que du degré d’élévation que la tonique occupe dans le clavier.
De la naît une source de variétés et de beautés dans la modulation ; de la naît une diversité et une énergie admirables dans l’expression ; de là naît enfin la faculté d’exciter des sentiments frappés en différents tons. Faut-il du majestueux, du grave, l’F ut, fa et les tons majeurs par bémol exprimeront noblement. Faut-il du gai, du brillant, prenez A mi la, D la re, les tons majeurs par dièse. Faut-il du touchant, du tendre, prenez les tons mineurs par bémol. C sol ut mineur porte la tendresse dans l’âme ; F ut fa mineur va jusqu’au lugubre et à la douleur : en un mot, chaque ton, chaque mode a son expression propre qu’il faut savoir connaître ; et c’est là un des moyens qui rendent un habile compositeur maître, en quelque manière, des affections de ceux qui l’écoutent ; c’est une espèce d’équivalent aux modes anciens, quoique fort éloigné de leur variété et de leur énergie.
C’est pourtant de cette agréable et riche diversité que M. Rameau voudrait priver la musique, en ramenant une égalité et une monotonie entière dans l’harmonie de chaque mode, par sa règle du tempérament, règle déjà si souvent proposée et abandonnée avant lui. Selon cet auteur, toute l’harmonie en serait plus parfaite. Il est certain cependant qu’on ne peut rien gagner en ceci d’un côté qu’on ne perde autant de l’autre, et quand on supposerait (ce qui n’est pas) que l’harmonie en général en serait plus pure, cela dédommagerait-il de ce qu’on y perdrait du côté de l’expression ? (Voyez Tempérament.)
Dictionnaire de musique, Jean-Jacques Rousseau, 1767


 

Imprimer

Association

Faire un don
Adhérer

Formation Médecine des arts-musique

Cursus Médecine des arts-musique