Tendinite et traitement antibiotique chez un musicien

Symptômes et traitements des tendinites

Clinique d'une tendinite

La douleur est dans la grande majorité des cas le signe premier (70 % des cas). Celle-ci peut apparaître rapidement (12 heures) mais aussi avec un temps de latence d’une dizaine de jours, voire plus, le plus souvent 3 à 4 jours après le début du traitement.
Le risque de rupture tendineuse est réel, souvent il intervient pour des efforts minimes.

 

Risques de rupture tendineuse
Age supérieur à 60 ans
Durée du traitement
Corticothérapie prolongée
Activité sportive intense
Tendinites idiopathiques ou iatrogènes
Polyarthrite rhumatoïde
Lupus érythémateux systémique
Spondylarthropathie
Insuffisance rénale chronique
Hémodialyse rénale
Dyslipidémies

L’atteinte est généralement associée à des signes inflammatoires importants. Le tendon incriminé est localement douloureux, la zone est oedématiée. La palpation et la mobilisation peuvent être extrêmement douloureuses. L’échographie et l’IRM vont confirmer la tendinopathie, la rupture tendineuse éventuellement.

Mécanisme de la rupture tendineuse

Le mécanisme de cet effet secondaire est inconnu mais, compte tenu de l’apparition soudaine de l’atteinte tendineuse, parfois avec une seule dose de médicament, cela "suggère un effet toxique direct sur les fibres de collagène". Différents mécanismes toxiques sont proposés, souvent intriqués : réaction auto-immuno-allergique ; toxique directe dose-dépendante sur les fibres de collagène ; survenue d’un stress oxydant altérant les protéoglycanes et les fibres de collagène ; nécrose ischémique ; effet antagoniste de l’action du magnésium sur les structures tissulaires conjonctives. [5]

Evolution et traitement de la rupture tendineuse

L’évolution est généralement favorable dans près de 80 % avec l’arrêt du traitement, et dans 48 % dans les cas de rupture tendineuse. Le traitement repose sur l’arrêt immédiat de la fluoroquinolone et la mise au repos du tendon (attelle, plâtre). L’immobilisation doit être maintenue jusqu’à la disparition des douleurs et/ou de l’œdème. Une rééducation douce progressive (talonnette de soulagement) et prolongée est indispensable avant la reprise prudente des activités. La corticothérapie générale est contre-indiquée, les AINS sont inefficaces.
S’il s’agit de pathologies peu fréquentes, elles doivent être parfaitement connues des prescripteurs qui doivent peser les indications et informer le patient. Un suivi avec un examen clinique régulier semble être une bonne mesure, plus encore chez le sujet à risque.
La spécificité de certains métiers comme peuvent l’être les pratiques artistiques et le niveau de performance requis dans ces pratiques doivent également être pris en compte par les thérapeutes. En effet la moindre atteinte de certaines zones tendino-musculaires dans ces cas peut avoir des conséquences graves du fait d’une limitation de la performance rendant la pratique à ce niveau, orchestre, concertiste par exemple, impossible durant l’affection.
De nombreux métiers artistiques demandent une performance élevée, de la danse, au chant, au cirque ; la vigilance est donc de mise lorsqu’on prescrit un tel traitement.

Rédacteur : Docteur ICARRE, Médecine des arts®
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